26.6.2 - des froments seigles spelts engrains amidonniers poulards - un peu de la diversité des froments, seigles, triticales, spelts, engrains, amidonniers, poulards, blés durs de population ...

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26.6.3 - dans le blé debout - wheat landraces in Limousin.

Depuis que nous multiplions les semences paysannes, la date de la moisson chaque année se décale vers l'août.  Si le processus se poursuit, nous pouvons supposer que dans quelque temps, le blé se moissonnera durant la premièr semaine d'août.  Nous pourrons semer le seigle, suivant dans la rotation, en simultanéité du mélange EVA - engrais-vert Agrinature - en billes d'argile, en plein à la volée dans le blé debout à partir de la fin de juin, soit quarante jours auparavant.  Si le processus se poursuivait encore, nous pourrions semer le dix août pour une moisson le vingt.

Voici une liste de blés que recommandait Marc Bonfils :

Victoria automne = Blé géant de la Tréhonnais = Blé Haigh Wath prolific = Kensigland (GB) (Limousin 1912)

Bordier (Prince Albert X Noé + sélection massale) (Limousin 1929)

Vilmorin 27 (Limousin 1929)

Cérès (127) (Victoria X Prince Albert X Noé) (Limousin 1929)

Blé seigle = Bled seigle = Ralet = Roux grand grillé Anjou (Limousin 1929)

(hybride de) Champlan (Victoria X Chiddam automne)

rouge de Champagne / rouge d'Alsace / Alsace 22 (sélection massale de rouge d'Alsace)

Blé roseau

Prince Albert = Rostoff = Oxford red = Albert's red wheat (Great Britain)

Chiddam automne épi rouge (GB) Dattel (GB) Golden top(GB)

Blé épi carré = Shireff's square headed wheat(Great Britain)

Blé hybride carré géant = triticale naturel russe de 1907 croisement 7X9

Seigle de Schanstedt

Nonette de Lausanne, poulard - Blanc du Gatinais poulard -

d'Australie poulard, d'Auvergne poulard, Osiris poulard

Voici la liste des blés répertoriés en Limousin en 1912 & 1929 établie par Christophe Bonneuil,

historien des sciences au CNRS, l'institut du Moulon & la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité:

Alliès - Bataille 30, blés de pays mélange - Bon fermier (1912)

Cérès 127 - Chanteclair - Chiddam blanc de mars - Dattel (1912)

Flèche d'or - Franc Comtois - Geffroy - Gros bleu

Hâtif inversable - Hybride de Way - Hybride du trésor - Japhet (1912) - jaune précoce

Manitoba - Noé (1912) - Oscar Benoist - Préparateur Étienne - poulards (1912)

rouge de Bordeaux (1912) - rouge d’Écosse (1912) - rouge de l'est - Teverson (1912)

Vilmorin 23 - Vilmorin 29 - Vuiteboeuf

ALLIES lignée ancienne BATAILLE 30 lignée pure moderne BLE DE PAYS & MELANGE DE BLES DE PAYS

BLE SEIGLE variété de pays BON FERMIER lignée ancienne BORDIER lignée ancienne

CERES 127 not available CHANTECLAIR lignée ancienne CHIDDAM BLANC DE MARS variété de pays DATTEL lignée ancienne

FRANC COMTOIS not available FLECHE D OR lignée ancienne GEFFROY variété de pays GROS BLEU variété de pays

HATIF INVERSABLE lignée ancienne HYBRIDE DU TRESOR lignée ancienne HYBRIDE WAY HYBRIDE DE WAY lignée ancienne

JAPHET lignée ancienne JAUNE PRECOCE not available MANITOBA lignée ancienne NOE variété de pays

OSCAR BENOIST lignée ancienne PREPARATEUR ETIENNE lignée ancienne POULARDS

ROUGE DE BORDEAUX variété de pays ROUGE D'ECOSSE lignée ancienne ROUGE DE L'EST - TEVERSON lignée ancienne

VICTORIA D'AUTOMNE - VILMORIN 23 lignée ancienne VILMORIN 27 lignée ancienne VILMORIN 29 lignée ancienne VUITEBOEUF lignée ancienne

La population dynamique de la ferme du pont de l'arche :

Gua, rojo de Sabando, Marat barbu, Redon Sixt sur Aff 15746, Redon Sixt sur Aff 346, Oulianowska, gris de Saint-Laud, de pays du Gâtinais, Alauda, Saint-Priest-le-Vernois rouge, saissette de Provence.

http://www.scribd.com/doc/101345637/M-Bonfils-1986s
http://www.scribd.com/doc/101346095/Permaculture-Marc-Bonfils-lecture-a-l-ec ran
http://www.scribd.com/doc/101346332/Ble-d-hiver-version-pour-impression

cliché R.A. - to be continued...  140123

fonder le réseau - funding RSP through a foundation

L'association Arch Noah créa une fondation pour le financement de leur œuvre de propagation des semences reproductibles dans les jardins & les champs.  Ce fonds est financé par une vignette posée sur chaque paquet de graines vendu.  L'avantage de ce mode de rétribution consiste à acquérir de l'indépendance vis à vis des instances politiques & des pouvoirs économiques.  Un jour sans doute, par force ou par raison nous viendrons à instituer une telle fondation à laquelle chacun pourra donner librement à la mesure des résultats du travail accompli.

le matrimoine - seed pregnancy

Les grand-mères d'Andhra, sur le plateau du Deccan, découvrirent que des maladies inouies étaient apparues dans les villages depuis que le gouvernement y eut distribué des semences modernes sélectionnées par les agronomes.  Le lien de cause à effet n'était pas difficile à établir.  Elles partirent en recherche des graines ancestrales, recensèrent qui en détenait encore.  Désormais, chaque famille laisse croître vingt-cinq espèces de céréales & fabacées au potager familial & les troubles de santé nouveaux ont régressé à nouveau.  En ces sociétés de nourriture fruste & frugale, chaque micro-nutriment que fournissaient les plantes de toujours se révèla, dès que ces plantes furent écartées, indispensable à la santé de la peau & au fonctionnement ordinaire des organes.  Les oligo-éléments sont les catalyseurs de toutes les fonctions au coeur de la cellule.  Ecarter les végétaux de toujours qui les contiennent nécessairement est folie, car alors nous devront faire appel aux erzatz de la médecine chimique.  Fortes de ces observations, les grand-mères, les mères & les filles des villages travaillent désormais de concert à établir, cultiver & maintenir le potager de famille.  Elles prennent un soin extrème à conserver, multiplier, protéger & répandre les semences de ces légumes & céréales de vie, en se les échangeant autant que faire se peut.  Si les semences de population que nous reçûmes en héritage doivent être considérées comme le patrimoine de l'humanité dans son ensemble, en l'occurence ces jardins conduits par les femmes de l'espace rural de Deccan aux sentiers escarpés & aux routes de poussière, nous en révèlent la valeur matrimoniale - puisque de par le monde, il se trouve effectivement plus d'agricultrices que d'agriculteurs: bien souvent ce sont elles, les mères de la terre-mère qui se chargent de la production en travail manuel, des cultures vivrières dont la survie des familles & des villages dépend.  Aux rencontres des semences paysannes de Périgueux, la délégation de l'Inde apporta dans son baggage le lourd présent des graines si précieuses que les multinationales semencières leur disputent.  La beauté & la grandeur de leur cadeau nous ravit & nous émut au plus haut point.  Le film qui relate leurs travaux fut réalisé par une petite fille - une situation qu'en Europe nous ne pouvons pas même imaginer!

l'or des graines - retrieving the seeds

Le mouvement de créolisation des graines de semence débuta au Brésil bien avant notre naissance.  Le créole est un moyen d'expression nouveau qu'inventent les esclaves affranchis.  Contemplant la richesse, l'importance & l'intensité des rencontres qu'il implique, je réalisai que dans la graine, ceux-là du Nordeste avaient retrouvé l'or que les conquistadors de tous accabit leur volèrent & que bien d'autres voudraient leur dérober encore & encore chaque jour que Dieu fait.  Nous connaissons les quatre éléments qui dans un sol sain devraient se trouver en égal volume, le minéral, le liquide, l'azote & l'oxygène de l'air & le feu représenté par l'humus - ce concentré de soleil!  Or, les traditions les plus anciennes en Chine ou en Inde nous révèlent que ce sont bien cinq constituants dont est formée la matière de notre univers, eux-mêmes reliés aux cinq sens de perception & aussi pourquoi pas, aux cinq sens d'action.  Les alchimistes arabes du seizième siècle recherchaient la quintessence oubliée dans l'espoir chimère de transmuter le plomb en or.  Ce fut Einstein qui osa renommer cet élément premier qui contient les quatre autres, nous révèlant par là même l'idée renouvelée d'éther ou espace-temps comme un canvevas, une trame sur laquelle l'histoire de l(univers s'écrit en chaque instant.  Le mouvement, déplacement dans lespace ou le temps nous rappelle au dynamisme des petits paysans de Brazil en la multitude de leurs collectifs, de leurs rencontres, de leurs échanges de graines, de savoirs, de savoir-faire & d'amitié.  L'espace du sol quant à lui se crée grâce à sa structure née sous le labeur des activités biologiques en son sein.  Par un peu d'attention, il est aisé de voir que le facteur le plus grand en volume, de cette création de volume dans un sol est représenté par la vie & la mort des racines des plantes qu'il porte.  L'or de cette quintescence - quiconque ouvre les yeux pourra le voir - ce sont nos graines donc, & nous déclarons ce jour notre détermination à ne plus nous les laisser voler!

above joy & pain, let us soar! - wisdom made man

Le visage de Jacques est bien au delà des joies & des peines.  Il est encore jeune mais nous voyons qu'il traversa toutes les vicissitudes de la vie déjà.  Il porte en lui & nous apporte la grande sagesse des vieux de sa terre.  Reverdir un carré de Sahel fut tout d'abord la tâche qu'il se donna.  Il dut pour ce faire se dépouiller de tout orgueil, perdre la considération de ses proches, prendre distance de ses amis anciens.  C'était le temps de folie quand les paysans jetaient le fumier aux orties pour cette poudre de fame qu'est l'engrais de synthèse dont l'effet parait magique en premier lieu, mais qui tôt brûlera le sol, le videra de ses zillions de micro-habitants.  Les humains affamés quittent la terre brûlée pour le miroir trompeur des villes engorgées.  Jacques prit le fumier dont nul ne voulait plus & le carré de son jardin reprit graduellement sa couleur favorite qui sied à nourrir les filles & les fils du sol, celle de l'humus en gradient égal à la mélanine.  Désormais, le fumier n'est plus à vendre & les jeunes reviennent au village.  Notre ami est en route.  Il ne s'arrêtera plus.  Il nous rejoint, nous la cohorte de ceux qui sont en marche.  Son beau visage sombre, grave, sérieux est entré dans l’éternité.

le Sanskrit & le Han - where India & China meet

Le néologisme agro-bio-diversité nous mène en une promenade de retour à la source de la langue d'Europe.  Les Angles - English - en suite de migrations anciennes depuis la Mongolie jusqu'en Scandinavie par la voie nordique, fabriquèrent un mode de langage devenu fameux & qui avait emprunté à la structure de syntaxe des parlers de Mongolie & du mandarin.  Les peuples dits germains - German - parlent pour leur part des patois dont la langue-mère est le Sanskrit de l'Inde.  Les langues que nous considérons typiquement d'Europe, le Gaël de l'Irlande & le Kelt des Bretagnes - ont migré avec les peuples de mêmes origines en des trajets accomplis au cours de cent siècles & d'innombrables stations dont les archéologues trouvent traces en l'Egypte, la Hongrie, la Perse, l'Anatolie, la Phénicie & la Grèce.  Les deux modes de parler anciens du nord conservèrent en l'Anglais & l'Allemand le mode de leurs langues ancêtres, la capacité à aggréger des sons pour y faire émerger du sens.  En un temps où les cultures locales périclitent, "agrobiodiversité" est un de ces mots néoformé qui participera à insuffler un brassage indispensable à la recréation d'une langue européenne pour servir les usages nouveaux que nous lui assignerons.

le métier & la peine - the trade of farming

Lorsqu'un métier d'effort perd son centre de gravité, il devient travail, c'est-à-dire peine.

Le groupe d'échange de semences se réunit il y a peu chez un paysan en agriculture biologique en Limousin, personne de caractère &homme de son siècle.

La racine bio en langue Grecque a donné le mot vie en Français, & c'est pour avoir éprouvé le souhait de voir son métier réintégrer la motion perpétuelle qu'est la vie que notre fermier se convertit au bio.

Les agriculteurs du vingtième siècle apprirent à suivre les conseils des techniciens, eux-mêmes guidés par les chercheurs qui observaient le vivant sous les loupes polies de leurs microscopes de laboratoire. Ce faisant, ayant suivi l'idée de ceux-là qui croyaient pouvoir modeler le monde selon leurs concepts, nos parents s'éloignèrent sans avoir pensé le faire du vivant tel qu'il est.

Les conséquences de cette démarche furent multiples & ces choix influencent encore grandement les pratiques agricole ce jour. Il advint notamment que la production y acquit une dépendance toujours grandissante à l'égard du pétrole, du fait qu'elle faisait plus en plus usage des engrais industriels, des pesticides, herbicides, fongicides, insecticides & des machines. Nous prîmes habitude à ne plus considérer le volume produit par rapport à son coût, mais à viser sans y réfléchir plus, toujours le maximum qu'il était possible d'obtenir. Nous prîmes habitude à ne plus regarder le positif du niveau de qualité de la vie de nos plantes & animaux, & à lorgner surtout le négatif des maladies & celui de la présence prétendument parasite de plantes adventices ou compagnes de nos cultures que nous qualifiâmes mauvaises herbes.

Deux points d'observation existent, antagonistes. A la différence par exemple d'un vétérinaire qui traite un problème lorsque celui-ci est survenu, tout l'art du paysan devrait être d'œuvrer avant tout à ce que le problème n'advienne pas. Au siècle qui vient de s'achever, les paysans prirent habitude à ne plus sélectionner leurs plantes & cheptels, confiant la plus noble de leurs tâches à des personnes de haute technicité certes, mais éloignées d'autant des réalités du sol qui nous porte. Ainsi, le métier d'agriculteur s'étrécissait pour ne se limiter plus qu'à celui de simple exécutant de quelque recette définie par des personnes dont nous ignorions tout ou presque & qui elles mêmes vivaient loin de la terre.

La sélection génétique s'opérait en dépit du bon sens, à l'encontre des forces de vie. Les plantes par exemple furent sélectionnées pour leur capacité à assimiler les engrais de synthèse, sachant que la fragilité qui allait en découler nécessairement pourrait être compensée par l'aide chimique des pesticides. Des critères parallèles présidèrent à la sélection des animaux de bétail. Peu à peu, le stock des gènes disponibles de toutes les espèces agricoles se réduisait & le danger absurde de cette pente funeste vers la pauvreté génétique était mis à jour.

Ainsi qu'il était prévisible, délaissant la maîtrise technique de son évolution, la profession en perdit aussi l'autonomie financière.

no misery comes on its own

Along this year, local farmers in Limousin have met & started exchanging their seed.

Farm seed cannot be sold in France, for the law & regulations forbid it. The seed & farming chemical companies lobby the politicians to obtain & retain their monopoly on seed trade & they usually succeed.

Our group recently met at a member of ours' farm. He is a young man & when he took over his parents' job a decade or so ago, he felt the urge to go deeper in his practice of the profession.

That was one of the reasons which led him to organic farming. On that matter, organic as an adjective marks the fact that no chemical or synthetic products should be used.

As a youth, he had plenty of time to observe his parents' work evolve along time. In the last century, the farming community put a lot of faith into the newly acquired scientific knowledge & farmers tended to follow the agriculturists & technicians' advice.

In doing so, trying to conform to scientific concepts & misconceptions, they step after step walked away from the natural fields they still lived in. It was how we were induced to use ever bigger machines, to consume more fossil fuels & to discover the magic of such chemicals as pesticides, fungicides, insecticides, weed-killers, hormones, fertilisers & so on.

Gradually our collective aim became to produce as much as possible with no regard to costs in any way. Nothing was too expensive as long as it would increase our production. Gradually, we lost our preciously inherited ability to enfold our animals & plants in a holistic glimpse pertaining to the everlasting tradition of a nonetheless eternal trade, agriculture.

Instead, we got into the bad habit to look for the unseen defect, the untold imperfection, the hidden disease, the unwanted weed, the evil parasites... Previously, a farmer's job had been to behold all the goodnature had provided for us all.

Equipped with their new toys, science spectacles, they forsook their best boon for the sake of becoming fault-finders in their livestock & fields, chasing disease & killing germs & plants with the appropriate chemicals.

A practitioner's job should lie in watching the positive on his farm & do their best as to avoid big trouble. A technician, a veterinary have to adopt the radically opposite view, for theirs consists in solving any problem that came their way & to do so they must first & foremost look for & find everything negative on a farm. That was how it happened farmer abandoned their trade & became obedient servants of scientists & agriculturists who lived far away somewhere in a far away town, the name of which no farmer ever knew.

All the while farming was gradually losing what meant to be its core, another parallel danger moved along the way, for the knowledge in genetics was being put to use against all common sense.

For instance, agronomists selected cereals along very artificial criteria – their ability to absorb fertilisers – with no concern with the weakness such a choice would unavoidably induce, for they believed chemicals could help counteract any problem.

Similar schemes presided over cattle selection. As a result, we now find the pool of genes at our disposal with every species, animals & plants, is on the way to become drastically reduced, for it was impoverished little by little over almost a century. The agricultural genetic treasure humankind had painstakingly stored over ten thousand years, we started dilapidating in a few generations.

No misery comes on its own.  As farmers became more feudal to the research & industry for lack of vigilance, they started to lose the mastery of their income & financial independence too.

internaliser les externalités

Il me semble que notre ami travaille surtout par observation & intuition.

Ainsi, il en vint à semer un mélange d'un grand nombre d'espèces de prairie sous couvert d'un méteil d'un grand nombre d'espèces de céréales & légumineuses.

Il avance à son pas par ailleurs vers une agriculture biologique sans labour ni désherbage.

Les méteils & mélanges présentent une grande souplesse d'installation & de croissance. Il est supposé qu'ils produiront enbonne quantité quelle que soit la tendance du climat de l'année, car nous espérons qu'une espèce pourra profiter du climat annuel toujours particulier, tandis qu'une autre serait plus en difficulté.

En pratique, l'observation montre que toutes les espèces du mélange en fin de compte prospèrent ensemble quel que soit l'an. Cela est probablement dû à des phénomènes de synergie, coopération, entraide & complémentarité.

Voir une telle réussite dans nos champs nous réjouit, n'est-ce pas?

Nous y retrouvons une sensation essentielle d'appartenance au vivant biologique & culturel de ce terroir dont nous foulons le sol.

Redevenus vivants, nous pouvons alors concentrer notre regard sur toutes les plantes qui poussent bien dans nos terres, sans plus besoin de le tourner vers les manifestations de maladies ou la présence à l'occasion de quelques adventices indésirables.

Attachons-nous, nous dit ce fermier, à ce que nos plantes & animauxsoient en bonne santé en leur fournissant des conditions satisfaisantes de croissance. Si nous prenons garde à ne pas détériorer le sol en le tassant par exemple, alors il s'enrichit de lui-même par tous les processus de la vie.

Toute dépense de production devrait être pondérée dans le cadre du calcul de la marge brute afin de découvrir si son coût n'est pas supérieur à son avantage. Il est du devoir du paysan de produire autant que possible. Pourtant, il ne devrait pas être envisagé que cela fut fait avec l'aide d'intrants apportés tous les ans ou presque.

Lorsque nous visons une production raisonnée, la plupart des matières & énergies en cause seront restituées au sol, & les intrants, c'est-à-dire les matières & énergies importées depuis des sources extérieures à la ferme ne seront alors plus qu'occasionnelles exceptions.

Dans cette perspective nouvelle d'un cadre de travail ainsi redéfini, la sélection paysanne de nos plantes & animaux apparait assez vite indispensable, car l'agriculteur recherchera bientôt des semences & cheptels de population adaptée à son terroir, à son tempérament & aux objectifs de production particuliers de son entreprise.

Nous avons accepté que des spécialistes agronomes déclarent que l'agriculture biologique ne pouvait produire par hectare & par année que la moitié en tonnage dont les cultures soutenues par la chimie étaient capables!

Après huit années de tâtonnements & tentatives, je suis parvenu à contempler l'hypothèse provisoire que cette différence ne serait due en réalité qu'au retard pris dans le travail de sélection au sein de la filière bio (agriculture biologique). Nous nous attendions à ce que des techniciens effectuent cette tâche pour nous & le délaissâmes en conséquence.

Or il ne pouvait être que le fait des agriculteurs eux-mêmes, car la méthode bio ne peut pas se concevoir en laboratoire, mais ne peut émaner que d'observations de terrain & doit de plus être adaptée localement.

En attendant le surgissement qui ne saurait tarder des fruits qu'elle portera, cette noble tâche qui en est à la croix & que nous décidons d'entreprendre désormais, rend pour le moins goût & intérêt à un métier qui s'était affadi sans pour autant s'adoucir.

Il existe une autre part de ce que les économistes nomment les externalités de l'agriculture, celle liée aux pollutions des eaux, de l'air & des sols que l'usage de trop d'intrants générait.

Ce second groupe d'externalités est en passe de s'effacer également à mesure de l'aboutissement de la démarche de recherche concomitante de beaucoup de petits paysans de par le monde dans les domaines révélés & développés par notre ami & voisin limousin & qui sont communs à Agrinature.

Commentaire : Oui, les plantes ont besoin d'amour plus que des engrais.  Masaru Emoto a fort bien démontré ce rapport entre le subtil,, l'humain et le végétal.  L'agriculture intensive va à l'encontre des lois de l'univers; elle tue les inserctes qui fertilisent le sol en ne cultivant qu'une seul espece sur le même sol chaque année sans prendre en compte la rotation des terres & l'entre-aide entre les diverses espèces de plantes.  Flo

to farm, select & produce locally

Let us stop indulging in the misconception some one might do the job for us small organic farmers.

As far as we can see, our farmer friend works mostly by means of a keen watching & intuitive decision making.

His is a dairy farm where cows feed mostly on grass in the warm season & on hay completed with a cereal mix in the cold season. He sows a cereal & legumes mix directly on the unploughed soil after harvest of the maize. The next day, he sows on the same the prairie that is going to take over after harvest.

He already farms along organic farming rules & aims towards a non-ploughing type of agriculture too. The idea behind sowing a mix of species lies in the hope it may show more capacity to adapt, for if a species does not grow well in a particular year, some other might compensate for the anticipated loss.

However, in actual fact & practice, we find quite surprisingly in the end that all species in the mix succeed rather well every year. Such a good result might be a consequence to synergy, co-operation, equilibrium & compensation phenomenons.

Seeing our mix of cereals & leguminous succeed year in, year out, makes us happy for sure, for we get from it a feeling we belong the soil we tread together with its biological life, its history & cultural context.

Inhabited by this renewed feeling of being alive again, the farmers may now be redy to focus their attention on the plants which grow well in their fields instead of looking for defects, diseases & weeds. Our friend claims we should concentrate all attention to our plants & animals' health by providing in full measure the needed background  for their satisfactory growth & development.

For instance, when we avoid tramping the soil too often, it will not harden & deteriorate, & it then retain the whole of its capacity to be enriched by the natural life processes constantly occurring in a sound soil.

Every expense aiming at an increase in production should be evaluated against the cost in view to discover if the latter is not higher than the benefit.

A farmer's duty is to produce as much as possible. However, when we become addicted to bringing matter & energy from outside to our farm & soils, it might be that we are entangled in the process of losing the real meaning of farming, i.e. to produce foods at minimal cost.

When we have realised this renewed way of looking at farming, we will soon discover the need to select our plants & cattle ourselves along the specific expectations we settled on our farm.

To this day, we think it quite normal when we are told the production capacity of organic farming equals only half of what chemically sustained farming can achieve! As I have been on the job for eight years & all the while reflecting on & observing the subject, I now reached the conclusion that this lower production capacity of organic farming is mainly due to the fact we farmers did not undertake the selection schemes that could have discovered the seeds we needed. As we saw in the previous article, it could not be expected the seed & chemical companies did the job, for that would have meant working against their own business – selfish, of course – interest.

Seeds fit to natural farming cannot be found or elaborated in a lab nor even in a research centre for they first are destined to live in rustic conditions & second, those field factors may vary from region to region, farmer to farmer & even plot to plot.

We small farmers are now a engaging in this selection process & know our collective work will soon be fruitful. Such aspect stands in fact at the crux of our profession as the most interesting side of it.

Abstaining from it means shear nonsense, for our job would then only be more mechanical & far more difficult too!

le risque que nous envisagions n'était pas

L'agriculteur dont nous visitâmes les prés & champs n'hésite pas à affronter les idées reçues.

Ses prairies temporaires sont remarquablement riches.

Une prairie semée de main d'homme est dite temporaire car elle est en général utilisée cinq ans.  Ensuite, l'excès de fertilité que la prairie a bâti au long de ces ans est utilisée pour produire des céréales pendant une ou plusieurs année.  Nul ne sait encore produire des céréales sans appauvrir le sol qui les porte.  Fukuoka y parvint dans le contexte particulier du riz produit en zone tempérée chaude & avec la possibilité d'irrigations temporaires. Je connais quatre paysans très près d'y parvenir également – dans la version anglaise de cet article, j'évoque le travail de l'un d'eux.*

La sixième année, notre paysan laboure sa prairie pour y installer un maïs de population (de semence fermière).

En notre* région, le semis de cette plante tropicale originaire des montagnes d'Amérique centrale a lieu en mai & sa moisson, en octobre.  Afin de profiter d'un sol mieux réchauffé qui permet une germination rapide, elle-même gage d'un développement ultérieur satisfaisant, notre ami n'hésite pas à semer son maïs fermier tardivement, c'est-à-dire à la fin mai.

Quatre mois plus tard, juste après la moisson elle aussi retardée d'autant, après un simple déchaumage, le méteil sera semé en direct, sans nouveau labour & dans le même temps, les graines de prairie à grand nombre d'espèces à la volée dans la céréale.

Ce semis double de méteil & prairie a lieu au début de novembre, ce qui est extrêmement tard* en une région de gelées précoces.

Le méteil & la prairie comportent tous deux* de nombreuses espèces dont plusieurs variétés de chaque espèce.

Le méteil est composé de blés, seigles, triticales, avoines, orges, pois fourragers, pois protéagineux, féveroles & lupins.

La prairie compte des luzernes flamandes &* méditerranéennes, des trèfles blancs, violets & hybrides, des* sainfoin, lotier, mélilot, minette, vesces, dactyle, ray-grass anglais & italiens, ainsi que d'autres graminées.

Le début de novembre est une date très tardive en matière de semis de céréale en Limousin, & excessivement tardive pour un semis de prairie.

Les graines de prairie vont attendre ou simplement germer sans se développer. En revanche, elles bénéficieront de la protection offerte au cœur de l'hiver par les pousses de céréales. Même au printemps, les plantes de prairie vont demeurer de petite taille sous le couvert du méteil.

Après moisson de celui-ci, elles pourront se développer & croître plus. En tout état de cause & contre toute attente, elles compléterons leur cycle de végétation jusqu'à fleurir & se ressemer avant que l'an n'ait compté ses douze mois dans le frimas d'un novembrerevenu.htm">revenu.

La complétude de cette implantation effectuée en seulement une année est probablement la clé déterminante de la force, beauté & santé des prairies temporaires sur cette ferme remarquable.

Lorsque nous considérons la question du simple point de vue rationnel, semer une plante tard nous semble peu prudent, une prise de risque que nous ne saurions justifier.

En l'occurrence pourtant les semis tardifs se révèlent les plus fructueux & le risque que nous aurions pu envisager n'était pas.

against all odds

This farmer whose farm we visited is not a mute follower of what is most currently practised around.

I dare say his sown meadows are amongst the richer in our area, for they include Lucerne in good proportion. (The root of a Lucerne plant bores the soil as deep as any trees would.)

Usually, a farmer sows grass on a plot & keeps it alternatively grazed & hay-harvested for five years. All this while, the grasses both catch a lot of nitrogen from the atmosphere & grow a very dense root-web. As a result, at the end of the five year period, the fertility of the soil will have increased a fair lot & can be then used to grow cereals for one or several years.

Cereals are able to grow strong roots that structure, dig & deepen the soil. However in cold temperate climate, we cannot plainly grow cereals & all the while enrich the soil where they grow.

Fukuoka succeeded to do so in the particular context of his farm, that is in a warm temperate climate & in a paddy-field. (I just met an Alsatian farmer who manages to come close to what Fukuoka did. He sows clover, Lucerne & buckwheat after harvesting his cereal. Then, in spring he sows sunflower directly in the grass, for the seeds of that plant can be sown onto the soil & still germinate.

After harvesting the sunflower, wheat can be sown. He does not plough, but only scalps the grass about one inch deep within the soil, before sowing normally. Cereal seed are sown no more than half an inch deep. Because of their deep root, clover & Lucerne can stand the scalping & recover soon after.)

Let us come back to our friend. In spring the sixth year, he sows maize which seed he produced himself on his farm. (Maize is a tropical plant native to the mountains of Central America. It was imported & weathered to Europe in the sixteenth century. However, I am afraid the original seed people used to then grow were since lost.)

He chooses to sow his maize late, at the end of May, so that it may benefit from a warmer soil & then develop fast. The harvest takes place four months later. He then just scrapes the soil & sows directly the mix of cereals & legumes at the very beginning of November & the mix of prairie seeds the next day.

In Limousin, we usually sow maize two weeks earlier, cereals two weeks earlier too & grass seeds two months earlier than what this man does. He typically sows a very great number of species & of different types in every species at the same time. In the mix of cereals & legumes, we find wheat, rye, triticale – a wheat-rye hybrid – oats, barley, forage peas, proteaginous peas, small broad beans & lupines.

Amongst the prairie seeds, Mediterranean & Flemish Lucerne, white, purple & hybrid clovers are found together with many other legume & graminae plants. Because the cereals are sown late, they more easily compete with summer weeds.

Because the grass seeds are sown very late, they will just sprout & then wait till spring before they can really grow. It is for the protection the young cereals provide them with that the tiny grass plants are able to stand the cold of winter.

Actually, they are to wait within the cereal field for the whole spring & part of the summer till harvest time. Then only will they find proper conditions to develop.

Against all odds, they are going to complete a whole vegetation cycle up to produce seed & reproduce before the year is done & November back. This might be the reason why our friend's prairie are so strong & handsome: even though they were planted late & grew slowly at first, actually they develop fast afterwards & that is exactly what this type of plants need – well notice the difference between growth & development.

On a strictly rational standpoint, sowing too late seems absurd, for late sown plants are inevitably led to endure colder weather & hardships.

Dangerous as it may seem though, through the method he found our friend & neighbour showed that it was not really risky & the benefit of it was in fact quite high.

pour installer une céréale ou autre comestible

A la Chaise-Dieu, j'ai vu des blés tendres à 1100 mètres en altitude.  Pour installer un blé ou tout autre espèce, il vaut mieux en multiplier une petite quantité, ce qui lui donne le temps de s'adapter au terroir & à la personne qui l'introduisit en un lieu aussi l'opportunité d'apprendre à la connaître.  Cela nous permet en ce cas aussi de comparer plusieurs variétés & leur confère l'occasion de se croiser entre elles, car même un blé autogame placé en un milieu difficile ou différent ouvrira les fleurs de ses épis pour plus de pollinastion croisée.  Ce sont ces croisements marginaux qui peu à peu adapteront la céréale au nouveau milieu où elle fut transportée.  Ce milieu se définit par son terroir - les données de climat & de sol - en correspondance avec les pratiques & idiosyncrasies des paysans, elles mêmes influencées par l'économie du lieu qu'ils habitent & de ce fait cultivent - dans le sens qu'ils participent à sa culture.

Le blé de haute Pyrénée que nous introduisîmes en terroir de Limousin, jugeant que son pays d'origine pouvait s'aparenter à icelui.

la domestication des humains

La vie inventa les virus & bactéries dans les océans il y a quatre milliards d'années.  Dès que l'énergie chimique disponible au départ dans l'océan primordial chaud & riche de substances organiques commençait de décroître, les bactéries inventèrent la photosynthèse en voie de substitution.  C'est cette invention qui contribua à façonner la terre belle telle que nous la connaissons ce jour, ses continents riches en calcium & son athmosphère oxygène.

Ce préambule est pour dire combien les plantes ont d'avance en matière d'évolution en comparaison de l'espèce humaine apparue il y a deux cent mille ans, parasite qu'elle est du monde sous ses pieds & sur sa tête.  La médecine chinoise concentre son attention sur le tronc & notamment la zone de l'abdomen où réside notre premier cerveau, celui des yogis & des samurais, des vaishas & des kshatriyas.  Tout comme les racines des plantes en symbiose du mycelium, ce cerveau est notre part extérieure que nous croyons trop souvent un ressenti intérieur.

Dans l'arrogance de sa pensée, le chercheur déclara que tout l'acide désoxyribonucléique hérité des virus & bactéries & dont nous ne savons pas l'usage, serait un "ADN poubelle".  Dans l'arrogance de notre pensée superfétatoire, nous déclarons aussi la fierté d'avoir domestiqué nombre d'espèces animales & végétales.  L'hypothèse se fait désormais jour que ces espèces auraient en fait domestiqué la notre.  Les fruits des arbres & les graines s'offrent à nous pour nous plaire & que nous les répandions autant que de possible.  Percevoir cela nous confère prudence.  Trop de céréales ce jour sont cultivées dans le monde.  Interrogeons-nous de savoir si nous pourrions vivre en consacrant moins de terres à leur production que nous brûlons trop souvent en gapillages ou à nourrir des herbivores dont elles ne sont pas l'aliment ou des animaux omnivores que nous mangeons en par trop vastes tonnages pour que le niveau de santé général ne s'en ressente pas.

Comme dans le domaine de l'énergie où il n'est pas tant besoin de produire plus que de gaspiller moins, ainsi en est-il de l'agraire business.  Transformer la terre en jardin & manger sain est l'enjeu surtout de ce siècle.  Chacun pourrait être jardinier en agrinature en un jardin boisé d'arbres fruitiers nourrissants.  Cela lors serait sans danger, les antagonismes entre forêt, araire & habitat abolis, les besoins d'autoroutes, manufactures & la pregnance de l'argent réduits d'autant.

La protection des sols, la production de nourriture & la définition du cadre de vie seront tracés d'une même ligne par ceux-là, jardiniers & paysannes en agrinature.

le blé si vert d'un mars si sec

Le blé si vert au sein de la sécheresse d'un printemps nous désigne ses ancêtres natifs du moyen-orient, les montagnes de Syrie, le plateau du Golan d'où vinrent les Gauls & Gaels avant que des Grecs de Phocée, Anatolie, arrivés bien plus tard au lieu qui sera le port de Marseille ne les désignent comme Celtes - Kelts - les colons déjà présents au lieu où ils venaient d'acoster...

depuis dix mille ans...

Depuis dix mille ans, les paysans sélectionnèrent les plantes & animaux par contact intime avec la nature, observation minutieuse, & le pragmatisme que leur impose leur profession.  La sélection paysanne accélère les processus naturels & favorise l’émergence de gènes nouveaux adaptés aux conditions écologiques particulières d’un terroir.

Depuis un siècle, les agronomes ont introduit un nouveau type de sélection après hybridation, ce qui leur a permis une amélioration génétique certaine par ce qui fut nommé la vigueur hybride.  Le danger de ce nouveau type de sélection, c’est de créer des individus fragiles car peu adaptables, des races statiques.  Son inconvénient le plus grave cependant réside en la perte de gènes qu’elle induit.  Il est urgent que les agriculteurs du monde reprennent en main cet outil essentiel qu’est la sélection de notre patrimoine ou matrimoine agricole commun, les espèces animales & végétales qui lièrent leur destinée à la notre.

for ten thousand years...

For ten thousand years, farmer have been selecting plants & animals, & in doing so created a massive genetic treasure, helping the natural processes of selection together with the appearance of new types.  Along the last hundred years or so, agriculturists started a selection process on hybrids.  Farming productivity increased, but there is a danger in this new process, for instead of creating new types, it is based on eliminating non desired characteristics.  The danger of losing genes along the process is obvious.  The nine tenth of the treasure farmers had painstakingly piled up over twenty thousand years of gradual selection has already been lost in only a century of modern agronomic selecting.  That is why farmers of the world must take hold again of the main tool they once held in their hands & eyes & start selecting anew their own seeds.