la prairie céréale : trèfles semés en mars en sous-étage de la céréale - photo prise après la moisson de 2009

le paddy de Masanobu - the origin of cereal growing

A la suite du remembrement agricole d'après la guerre, Masanobu Fukuoka hérita de son père un champ de rizière minuscule, de taille presque ridicule.
Il se considérait cependant & avant tout comme un producteur céréalier & consacra à définir sa méthode en ce domaine, l'essentiel de son effort & son énergie d'invention.
La petite taille de son champ lui permettait d'approcher la perfection par une observation attentive, fine & une grande rapidité d'intervention lors des semis, récoltes, & épandages de fumier.
La productivité de sa terre rapportée à l'hectare était la plus haute de son temps, & il veillait sans cesse à l'augmenter.  Il établit lui-même deux variétés de riz qui combinaient tout à la fois des caractères antiques de résistance & plus modernes de productivité.  Il s'agit de semences de population que l'on peut utiliser à l'infini & qui, comme toutes les semences de population, évolueront en même temps que tous les autres facteurs biologiques, au cours des millénaires à venir.
Le paddy était utilisé par deux céréales alternativement treize mois sur douze:  Le riz demande environ six mois de végétation, de même que le blé dur ou l'orge qu'il produisait en alternance en céréales d'hiver.  A chaque fois, le semis est effectué en plein, à la volée, dans la céréale précédente, environ une quinzaine avant la moisson.  La paille est restituée aussitôt intégralement & non hachée, pour servir de mulch & d'amendement organique.  Du trèfle nain pousse en couverture permanente, en sous-étage des céréales, & la germination de la céréale suivante s'effectue donc sous le couvert du trèfle.

A la suite du remembrement agricole d'après la guerre, Masanobu Fukuoka hérita de son père un champ de rizière minuscule.  Il se considérait cependant & avant tout comme un producteur céréalier & consacra à définir sa méthode en ce domaine, l'essentiel de son effort & son énergie d'invention.  La petite taille de son champ lui permettait d'approcher la perfection par une observation attentive, fine & une grande rapidité d'intervention lors des semis, récoltes, & épandages de fumier.
La productivité de sa terre rapportée à l'hectare était la plus haute de son temps, & il veillait sans cesse à l'augmenter.  Il établit lui-même deux variétés de riz qui combinaient tout à la fois des caractères antiques de résistance & plus modernes de productivité.  Il s'agit de semences de population que l'on peut utiliser à l'infini & qui, comme toutes les semences de population, évolueront en même temps que tous les autres facteurs biologiques, au cours des millénaires à venir.
Le paddy était utilisé par deux céréales alternativement treize mois sur douze:  Le riz demande environ six mois de végétation, de même que le blé dur ou l'orge qu'il produisait en alternance en céréales d'hiver.  A chaque fois, le semis est effectué en plein, à la volée, dans la céréale précédente, environ une quinzaine avant la moisson.  La paille est restituée aussitôt intégralement & non hachée, pour servir de mulch & d'amendement organique.  Du trèfle nain pousse en couverture permanente, en sous-étage des céréales, & la germination de la céréale suivante s'effectue donc sous le couvert du trèfle.

Le semis du riz est réalisé à la volée comme pour tout autre céréale, c'est à dire que le paddy n'est inondé qu'en cas de nécessité drastique.  Par ouverture du canal latéral deux à trois  fois dans la saison, & durant deux à trois jours à chaque fois, l'irrigation par inondation momentanée du champ est réalisée lorsque le paysan le juge absolument indispensable, & pour le temps le plus court possible.  Cette inondation a en outre l'avantage subsidiaire d'affaiblir le trèfle & autres adventices, s'assurant ainsi qu'elles ne prendront pas le dessus sur les jeunes pousses de riz.
En saison froide, lors de la croissance du blé ou de l'orge, ces mêmes adventices sont bien moins actives, & le problème ne se pose donc plus lors.
La fertilisation est assurée par épandage discret de fumier de volaille sec fractionné en trois, juste après le paillage, au tallage, & à l'épiaison.

Le semis du riz est réalisé à la volée comme pour tout autre céréale, c'est à dire que le paddy n'est inondé qu'en cas de nécessité drastique.  Par ouverture du canal latéral deux à trois  fois dans la saison, & durant deux à trois jours à chaque fois, l'irrigation par inondation momentanée du champ est réalisée lorsque le paysan le juge absolument indispensable, & pour le temps le plus court possible.  Cette inondation a en outre l'avantage subsidiaire d'affaiblir le trèfle & autres adventices, s'assurant ainsi qu'elles ne prendront pas le dessus sur les jeunes pousses de riz.
En saison froide, lors de la croissance du blé ou de l'orge, ces mêmes adventices sont bien moins actives, & le problème ne se pose donc plus lors.  La fertilisation est assurée par épandage discret de fumier de volaille sec fractionné en trois, juste après le paillage, au tallage, & à l'épiaison.

deux aspects à développer

Deux aspects n'ont pas pu être développés par notre génial inventeur.
Il n'utilisa aucune machine, car il n'avait nul besoin de mécanisation, étant donné la petite taille de son champ.
Il pensait aussi que la mécanisation est une régression qui rend les humains inutiles, stupides, paresseux.  De plus, l'usage de machines doit être réduit autant que le contexte social du temps présent le permet, car leur poids & leurs vibrations déstructurent les sols.
Également, la méthode céréalière qu'il inventa correspond à la latitude où il vivait, en zone tempérée chaude.
En ce qui concerne les autres latitudes, il nous reste à inventer des pratiques similaires, compte-tenu des plantes particulières dont elles permettent la végétation.
En zone tempérée froide, j'ai imaginé une rotation orge, sarrasin, seigle, épeautre: quatre récoltes en trois ans, mais cela demande des terres plus fortes que celles dont je dispose, & un grand choix de variétés afin d'optimiser les dates de semis.
La recherche sur la ferme se tourne désormais vers l'adaptation de la méthode Agrinature aux sols pauvres qui ne souffrent, aux premiers abords qu'une unique & maigre récolte annuelle.  Avec le temps, les sols se restaureront, & à mesure qu'ils redeviendront riches, leur capacité croîtra & notre pratique s'adaptera à cette transformation.
Produire sur les terres pauvres est devenu la nécessité nouvelle du développement de l'agriculture en un temps où la civilisation mondiale pollue, érode, goudronne & bétonne les zones les plus fertiles pour l'amour d'un l'urbanisme qu'elle révère.
Nourrir les humains d'une agriculture frugale, simplifiée devient notre objectif, lorsque nous comprenons enfin qu'une agronomie qui dépensait plus d'énergie de pétrole qu'elle ne produisait de calories alimentaires fut un artéfact & un paradoxe d'un vingtième siècle trop guerrier.

commentaire du 16/12/2009 : Pour résoudre cette question de la carence en azote & de l’appauvrissement du sol, introduire des légumineuses comme le soja ou la féverole dans la rotation.

Deux aspects n'ont pas pu être développés par notre génial inventeur.  Etant donné les dimensions modestes de son champ, il n'y utilisa pas de machine agricole dans son champ hormis un batteur en poste fixe.  Il pensait aussi que la mécanisation est une régression qui rend les humains inutiles, stupides, paresseux.  De plus, l'usage de machines doit être réduit autant que le contexte social du temps présent le permet, car leur poids & leurs vibrations déstructurent les sols.
Nous notons que la méthode qu'il inventa pour la culture des céréales correspond à la latitude où il vivait, soit en zone tempérée chaude.  En ce qui concerne les autres latitudes, il nous reste à inventer des pratiques similaires, compte-tenu des plantes particulières dont leurs climats permettent la végétation.  Il disposa pour sa ferme de deux types de sols, le sol de grand potentiel de la rizière & la terre ruinée de la colline aux mandariniers.
Produire sur les terres pauvres est devenu la nécessité nouvelle du développement de l'agriculture en un temps où la civilisation mondiale pollue, érode, goudronne & bétonne les zones les plus fertiles pour l'amour des conforts d'un l'urbanisme que nous révérons trop.
Nourrir les humains d'une agriculture frugale, simplifiée devient notre objectif, lorsque nous comprenons enfin qu'une agronomie qui dépensait plus d'énergie de pétrole qu'elle ne produisait de calories alimentaires fut un artéfact & un paradoxe d'un vingtième siècle trop guerrier.

Masanobu Fukuoka semait à la volée, à très faible densité, dans une céréale mûre, environ deux semaines avant la moisson de celle-ci, une autre espèce de céréale à très grande capacité de tallage.  Le trèfle n'était dans son champ qu'un sous-étage si discret que permanent & le sol n'était à aucun instant sans plante pour le couvrir & l'utiliser.  Pour limiter la concurrence du trèfle & des adventices à la saison d'été, il inondait le paddy durant deux ou trois jours, deux ou trois fois dans la saison.  Il semait dans son verger entre les arbres sur un sol occupé de légumineuses – des trèfles, des luzerne & autres vesces - des boulettes d'argile contenant les graines de potagères.  La boulette d'argile confère à la graine une énergie de départ lors de la germination & le couvert des frondaisons des arbres de verger réduit la vigueur des herbes sauvages adventices concurrentielles.

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L’absinthe ou herbe noire - "tchernobyl" en langue russe - est un poison puissant parfois employé comme drogue ou médecine.

Herbe de l'été, des valeureux guerriers la trace jaune. / Hiroshima & Fukushima / l'aube d'une ère nouvelle

« Le troisième messager sonne.  Tombe hors du ciel l'étoile, la grande.

Elle brûle comme une lampe.  Elle tombe sur le tiers des fleuves & sur les sources des eaux.

Le nom de l'étoile se dit : " L'absinthe. "

Le tiers des eaux devient de l'absinthe & beaucoup d'hommes meurent des eaux devenues amères. »

Apocalypse de Jean. 8.10,11

Les deux premières explosions chimiques de centrales nucléaires eurent lieu en 1957 en Russie, puis sur la côte nord-ouest de l'Angleterre.  Les populations n'en furent averties que vingt & quarante ans plus tard, à la levée du secret militaire qui en interdisait toute publicité.

Le troisième fut celui de Three Mile Island aux États Unis d'Amérique le vingt-huit mars 1979.

Le quatrième & plus important marqua les consciences, nous rappelant les paroles de Jean dans l'Apocalypse. C'était à Tchernobyl en Ukraine le vingt-six avril 1986. Tchernobyl, l'herbe noire, l'absinthe est aussi le nom de la terrible étoile qui tombe sur la Terre & rend amères le tiers des eaux. Le nuage radioactif de Tchernobyl contamina en effet plus d'un tiers de la surface du globe.

Les Japonais, tout un chacun le sait, sont des gens parfaits. Ils ne montrent aucun horrible défaut, planent sur les sommets de la race humaine, loin, bien au delà de la perfidie anglaise, de la voracité américaine, & plus encore de l'incapacité soviétique. Le onze de mars 2011 à cinq heures quarante-six, temps universel (G.M.T.) un séisme de magnitude 8,9 sur l'échelle de Richter eut pour lieu le nord-est de Honshu. Le tsunami ou raz de marée qui s'ensuivit presque instantanément rasait des villes entières sur les côtes de cette île & endommageait en particulier plusieurs centrales nucléaires. Les réacteurs de l'usine électrique de Fukushima prirent feu & explosèrent plusieurs fois au cours des dix jours qui suivirent. Cette dernière catastrophe fut presque égale en magnitude à celle d'Ukraine.

Fukushima efface la dette karmique de Hiroshima. Sous l'emprise de l'étrange syndrome de Stockholm qui nous conduit à adorer nos bourreaux, fascinés par la technologie qui les avait anéantis, les Japonais construisirent après la guerre les usines atomiques qui allaient détruire & irradier une seconde fois leur pays.

Depuis plus de cinquante ans, des ingénieurs de hautes études nous déclarent qu'ils vont bientôt trouver une solution de traitement des déchets radioactifs qu'ils fabriquent. Ils en parlent, mais ne la cherchent pas vraiment. Depuis plus de cinquante ans, des savants au crane d'œuf nous annoncent qu'ils vont maîtriser la fusion nucléaire, mettre le soleil en boîte pour ainsi dire & qu'ils seront tout prêts de le faire dans environ cinquante années. Quelle perversion ou paresse mentale nous pousse à croire des personnes qui nous mentent depuis cinquante ans?

Les concepteurs des centrales nucléaires ont embarqué l'humanité dans un avion qui n'aurait pas de train d'atterrissage.  Leurs facultés mentales sont certes brillantes, mais ils n'envisagèrent pas la possibilité d’accident ou de défaillance humaine.  Ils se jugèrent infaillibles, concevant des usines très dangereuses & dépourvues cependant de tout mécanisme permettant d'y stopper la réaction nucléaire en chaîne, en cas de difficulté. Imaginez une voiture de course sans freins!

Le même scénario se répéta en quatre occurrences, dans quatre pays de culture & niveau industriel différents.  Chaque fois, l'incident s'aggrava en accident & l'accident devint peu après catastrophe, c'est-à-dire chute.  La catastrophe entraîne ipso-facto une chute de confiance lorsque les responsables mentent & cachent les conséquences de l'accident, en plus d'une chute de leur responsabilité qu'ils nient, demeurant les témoins incompétents & irresponsables d'un accident qu'ils avaient refusé d'envisager, enfermés, aveuglés, sourds, obstinés en une tragique puérilité.

Le Japon est parmi les champions en matière de voracité en énergie. Une amélioration de l'isolation thermique des maisons & l'invention de voitures plus économiques aurait permis d'éviter la construction de toutes ces centrales qui tuent

Ma pensée se tourne spécialement vers tous ces hommes qui se voient forcés d'intervenir au risque de leur vie dans la centrale en feu!

Le Karma de la guerre est enfin consumé.   Que les hommes de bonne volonté entrent en cette nouvelle ère qui point. Une ère où l'éthique l'emportera sur le désir de profit, un temps où le temps ancien de l'essor de l'énergie nucléaire nous semblera enfin dépassé.  J'emploie ici le mot homme, car il s'agit d'un acte viril au sens littéral de vertueux, ce courage dont beaucoup de femmes sont capables & nombre d'hommes dépourvus.

120310

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Le  complexe nucléaire Maïak se trouve entre les villes de Kasli et Kychtym, à 72 km au nord de la ville de Tcheliabinsk en Russie.  Un accident nucléaire s'y produisit le 29 septembre 1957.  Des cuves de déchets radioactifs enterrées subissent une panne du système de refroidissement.  L'évaporation différentielle des composés induit une explosion chimique d'une énergie équivalente à 75 tonnes de TNT  - 310 GJ.  Des radioéléments se répandent avec une activité estimée à 740 petabq.  L'explosion projeta à plus d’un km d’altitude environ 2 millions de curies de produits radioactifs & près de dix fois plus dans l’environnement de l’installation, soit environ la moitié en quantités - trente ans plus tard - à Tchernobyl.  Deux cents 200 personnes décèdent, 10 000 sont évacuées & 470 000 exposées aux radiations.  Il fut classé au niveau 6 de l'échelle INES.  Les premières informations ne seront révélées qu'à partir de 1976 par le biologiste russe Jaurès Medvedev, alors immigré en Angleterre.

Du 7 au 12 octobre 1957, le centre nucléaire de Windscale, situé sur la côte de la mer d'Irlande en Angleterre, fut le lieu d'un accident nucléaire qui sera classé au niveau 5 sur l'échelle dite INES - international nuclear events scale.

Hiroshima & Fukushima

Le bombardement nucléaire d'Hiroshima, le six août 1945 nous fit apercevoir la limite de la portée de la science & le danger de l'avoir érigée comme un substitut à la foi ou le spirituel.   En cet évènement, par l'expansion de la conscience humaine qu'il produisit, se trouve la racine de l'invention par Fukuoka de sa pratique de l'agriculture naturelle.  En démontrant que les Japonais étaient capables de s'infliger eux-mêmes les pires traitements, l'accident de la centrale nucléaire de Daïshi à Fukushima, le onze mars de cet an 2011 clôt le chapitre d'histoire mondiale qui avait été ouvert par les deux bombes odieuses de 1945.

Dans notre pratique d'Agrinature au cours des sept années écoulées, nous tentâmes par tous les moyens possibles & inimaginables le semis direct dans une couverture permanente de trèfle.  Force est d'admettre ce jour que nous fûmes amenés à la contemplation répétée de notre échec.  C'est en ces termes que cet accident du onze mars marque un point de rupture dans notre pratique. La prise de conscience mondiale qu'il induira a déjà affecté la ferme de mars, nous dictant combien il est urgent d'avancer & proposer des pratiques alternatives à la fuite sans fin ni but que nous propose les tenants de la consommation matérielle.

des valeureux guerriers, la trace - "Herbe de l'été, des valeureux guerriers, la trace jaune." - haïku

Le tremblement de terre à Fukushima fit peu de dégats, mais déclencha peu après une vague de mer qui dévasta tout, tua des milliers de personnes & détruisit accessoirement les systèmes de refroidissement de la centrale nucléaire sise près de la côte.   En surchauffe, les réacteurs explosèrent sous la pression des circuits d'eau de refroidissement.  Le dégat fut tel que deux ans plus tard, les fuites des matières fissiles ne sont pas encore colmatées.  La radioactivité émise par l'incendie des réacteurs stérilisa la région pour un temps de dix mille ans.   Un homme seul pourtant refusa de fuir.  Il demeure ce jour dans la zone interdite pour témoigner ma colère.

Commença de régner lors la demi-vie à Fukushima - où l'on ne peut plus jouir des plaisirs simples - boire l'eau, respirer l'air, toucher la terre.  La tradition des maisons de Japon ouvertes aux éléments devrait en être bannie.  Hormis ce sage devenu ermite, le silence & le vent sont les derniers habitants du lieu.

A force d'artificialisation de nos modes de vie, en serions-nous venus à admettre l'inadmissible, le tragique de la démesure, à banaliser le mal, à voir sans réagir un des plus beaux pays de terre condamné par notre adoration de la cupidité?

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En suite de l'accident nucléaire mineur qui eut lieu en 1979 à la bouilloire nucléaire génénratrice d'électricité alors toute neuve de Three Mile Island en Pennsylvania, aucune centrale ne fut plus construite aux USA depuis.  C'est là un bel exemple de démocratie.  Toutes les centrales de France furent installées sans une consultation autre que formelle des populations des lieux en cause.

En suite de l'accident majeur de Fukushima au Japon en 2011, il ne se produisit plus aucun incident dans les centrales nucléaires de Russie, car depuis les consignes & procédures de sécurité y furent renforcées.  C'est là un bel exemple de ce que la technique peut si nous avons la motivation minimale nécessaire à en appliquer les principes.

Sadi Carnot énonça en 1824 la deuxième loi de la thermodynamique ou principe de Carnot qui établit l'irréversibilité des phénomènes physiques, en particulier lors des échanges thermiques.   Tout système thermique utilise pour fonctionner une source froide & une source chaude.  La différence de température entre les deux sources définit le rendement ou efficacité du processus & lors du fonctionnement, la source froide sera inévitablement réchauffée.   C'est ce principe qui explique par exemple que le moteur thermique d'une automobile ne tourne pas bien à froid & peut aussi dangereusement surchauffer dans les embouteillages de canicule.  La même loi démontre que les moteurs ou centrales thermiques ne peuvent pas avoir un bon rendement, puisqu'ils utilisent des sources froides de la nature - l'air pour les moteurs ou l'eau pour les centrales.  Ils sont nous le savons des systèmes mécaniques archaïques, à la technologie dépassée.   Comme la voiture du grand-père qui devait faire une pause à mi-chemin au mi-temps de juillet sur la route du col, les centrales limitent souvent leur production à la saison chaude.   La centrale nucléaire de Fessenheim quant à elle ne dispose pas de fleuve à réchauffer pour son fonctionnement.  Elle prend sa source froide désormais directement dans la nappe phréatique.   Nous savons que l'étanchéité totale est impossible, que le zéro ou le cent-pour-cent n'existent pas dans la nature.  Il est des personnes qui boivent cette eau qui toucha les conduites de refroidissement de la centrale.

inspiré de l'émission Terre à terre de Ruth Stégassy, France-Culture - 130316

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trèfles & adventices spontanées : la flore présente au potager avant ouverture des lignes de semis.

une flore d'herbes riche / a time-space trip / flore riche / jardin d'enfance / big bang/éléments / inné / parole / EVA

* une flore d'herbe riche

A la ferme du Pont de l'Arche, un peu de beurre sur une tranche de pain me transportèrent à l'Italie du siècle dernier.  Les paysans de quelques vaches les trayaient à la main.  Le pain bis de levain, souple, élastique, se conservait sans sécher.  Le beurre avait goût de beurre ; ce qui n'est pas facile à décrire.  Pourtant la mémoire en demeure & c'est bien là tout ce dont nous avons besoin.
La ferme est en mode de culture biologique depuis plus de quarante ans, ce qui permit à la flore herbacée d'y être remarquablement diverse.  Les vaches, très belles, semblent heureuses.  Les produits sont transformés de manière artisanale, & ce dernier point compte aussi pour le résultat  - un voyage hors de l'espace-temps.

commentaire de Christine le 14/08/2011 :

Pourquoi précisément l'Italie ? Christine http://lire-a-loisir.centerblog.net

marssfarm le 18/08/2011 :

C'est un pays qui ressemble à la Louisiane, à l'Italie.
Il y a des arbres, des oiseaux & des terrasses, & c'est joli.
On dirait le sud; le temps dure longtemps, & la vie sûrement
plus de deux millions d'années, & toujours en été...

Nino Ferrer

L'Italie du sud était rurale, pauvre & la patrie des Étrusques, inventeurs de l'agriculture en Europe. Accessoirement, mon premier voyage, enfant, vers le sud-est, le passé...

Christine le 18/08/2011 :

L'enfance, le passé, le premier voyage... tout sauf accessoire !  Et une réponse en chanson, ça c'est joli.  Merci! Je pense au film L'arbre aux sabots, mais ce n'était pas l'Italie du Sud!

* l'enfance de l'art

Le jardin m’interpellait par son agencement arbitraire,

son verger tiré au cordeau; le potager étincelle comme un sou neuf;

le petit bosquet aux arbres surnuméraires,

le gazon ras tondu comme un pré de frais,

& la zone d'accès à la maison, au centre, bétonnée, goudronnée...

jusqu'aujour où je réalisai qu'il était une copie miniature du village d'antan où mes voisins avaient vécu, enfants,

une commune rurale du centre de la France, résumée en un demi-hectare.

La Provence où je naquis, au mi-temps du vingtième siècle arborait elle aussi quatre types de lieux,

la vallée du Rhône, drainée & irriguée de canaux, tenue par les haies de cyprès arc-boutés contre le Mistral

– l'optimum agronome du temps d'avant que n'adviennent les monstres mécaniques & les produits chimiques.

les collines peuplées de forêts méditerranéennes tempérées mixtes:

Chênes verts & pins gardent les coteaux de l'érosion partout où ne les ont pas remplacés la vigne en micro-terrasses.

Les fonds de vallons délaissés par l'agriculture au début du siècle s'étaient reboisés de chênes blancs, ornes, micocouliers

– oasis qui s'établissent où l'eau est sise.

La garrigue aussi, dernier paravent du désert

– tous les déserts sont anthropomorphes –

sur les plateaux aux sols disparus en suite de sur-pâturages millénaires.

Je vis alors que le projet de la ferme, si petite & si variée pourtant,

présentera une fois accompli les mêmes visages de cette Provence d'antan:

de menues parcelles, drainées de rigoles, irriguées de sources, coupées de haies,

les bois de coteaux, accrus forestiers de l'après guerre,

seront cultivés en futaie jardinée enrichie de plantations,

les parcelles de vallon destinées à redevenir semblables aux combes riches des contes de Pagnol,

les terrasses enfin, à reconstruire sur les pentes ruinées par nonante ans de régrès agraire,

l'omission de l'amour de la terre.

Sans doute, nous cherchons tous à restituer la mémoire que nous avons de l'enfance.

La conscience de bien des enfants est immature

& le souvenir que nous en gardons prendra des formes diverses.

Un paysage n'existe pas vraiment: il est perception & projection.

Je ne cours pas après le pays de mon enfance.

Il marqua l'enfant que j'étais comme un idéal de bonheur,

un temps où les vieux étaient des sages & les mets du jardin pouvaient être saisis à la main.

L'unité du monde était notre joie, les objets rares & le confort rude.

C'est notre enfance qui nous court après.

110928

* dans l'éternité de la nuit, un grand bruit ...

"Au commencement était le Verbe." Jean 1.1

Selon la théorie du Big Bang, au départ tout l'univers est concentré en un point virtuel.

Dès l'explosion, l'espace-temps se crée.  Dans l'espace, des atomes épars - le gaz.  La température & la vitesse sont extrêmes.  Avec l'expansion, vient le refroidissement - la condensation, matière liquide.  Peu après, la cristallisation, matière solide.

Le vide, l'espace, l'éther, le grand souffle est vent sidéral empreint de chi, prana, énergie noire, amour-sagesse.

L'atome premier est d'hydrogène, composé d'un proton & d'un électron.

Les atomes s'agrègent & sous la pression de la gravité, entrent en fusion nucléaire, la naissance des étoiles.

L'étoile nait en une spirale qui éjecte des parties de matière, roche liquide qui formera les planètes.

Une croûte solide se forme sur les planètes telluriques.

La matière du soma d'une plante provint pour sa quasi-totalité de l'air & pour une toute petite partie, du sol.  L'azote vint de l'atmosphère où il fut capté par l'intermédiaire des micro-organismes associés en symbiose aux racines.  Le carbone quant à lui est capturé directement à travers les stomates des feuilles.  La haute énergie potentielle contenue dans les plantes y fut insufflée lors de l'hydrolyse au sein de la molécule de chlorophylle.  L'oxygène de la molécule d'eau est alors rejetée dans l'air où elle sera jugée utile à beaucoup pour la respirer.  La cellule à hydrogène qu'est la feuille y distille peu après la si précieuse molécule énergétique, le glucose qui deviendra plus tard amidon ou cellulose.  Un peu de minéraux & oligo-éléments participent à la catalyse des processus biochimiques de fabrication & stockage dans la plante.  Nous voyons qu'une plante en son mouvement trophique réitère en une re-création, une récréation, l'apparition de l'univers.

* une conscience de vie

Dans la nature entendue au sens de la présence de vie sur terre, chaque élément est natif du précédent & les noms qui leurs furent donnés correspondent exactement à ce que nos sens en perçoivent.

La forme de la conscience de vie en la plante la pousse à croître.  Pour ce faire elle absorbe les molécules de l'atmosphère.  Cette fixation est possible par l'apport d'énergie, lumière & chaleur radiées par l'étoile soleil qui est aussi le centre de gravité de tout mouvement. 
L'eau est l'aliment suivant nécessaire à la plante, captée par les racines après avoir été évaporée des mers & des continents par les rayons solaires & transité en nuées dans le ciel, puis en nappes sous la terre. 
Le sol où la plante s'ancre, s'édifie progressivement & en permanence en conséquence de l'utilisation de l'eau en son sein par le vivant, végétaux, animaux, microbes.

L'expansion de l'espace manifestée ici bas en vie biologique se nourrit d'air qu'elle fixe dans la lumière.
La pluie naît du soleil & le sol de la pluie.

Dans la nature au sens de l'univers des noms plus universels leurs furent attribués: énergie sombre, gaz, chaleur & mouvement, matière liquide, état solide.

Les deux idées se rejoignent en une convergence de l'astrophysique & de la biologie, de la nature comme manifestation de l'univers & son concept que le siècle de Rousseau aurait voulu limiter à la manifestation de la vie, la nature dont nous ne pouvons que faire partie & celle dont nous voudrions parfois nous distinguer.

L'idée de séparation est toujours insufflée par le groupe constitué en classe qui pense y trouver l'expression de sa suprématie & c'est pourquoi ces idées naissent & meurent au fil des époques & des civilisations.  Notre travail d'observateur réside en conséquence & sans répit à réunir car quoiqu'il advienne, les opposés devront cohabiter.

130224

* une cordiale rencontre - to gather scattered knowledge

Un maraîcher, ingénieur agronome nous dispensait une formation, au sujet des grands principes du maraîchage, & il était en train de décrire mon travail de cinq années.  A la fin de son exposé, j'ajoutai un point qui était en fait le premier.  Il m'en demanda la raison & n'objecta point.  A la reprise de la cession, l'après-midi, il fit un résumé de son cours du matin, le complétant en toute continuité par la remarque que je lui avait suggérée, sans faire allusion pourtant à l'auteur du dit ajout.  Cet épisode éclaire le fait que par un contact permanent de l’œil & la main de cinq années, loin de toute école, sans avoir lu aucun livre sur le sujet, & sans recevoir d'enseignement oral - ce n'était pas faute de n'en avoir réclamé, mais je n'avais pas rencontré les personnes personnes capables de le dispenser - la terre de mes parcelles m'avait enseigné la matière agronomique à un niveau acceptable.  Entre la tête qui perçoit & le corps qui exécute, se situe notre cœur aux trois dimensions: conscient - conscious, conscience - conscience, conscience universelle - consciousness.

130224

* l'engrain

Lorsque, avec Jean L. nous parlions de technique agricole, nous ne nous comprenions guère.  La cause en est une question de langue, de vocabulaire sans doute, puisque nous ne sommes ni l'un ni l'autre fils d'agriculteurs.  En revanche lorsque je visitai sa ferme récemment, nous étions en accord du regard sur la plus grande part de ce qu'il fait.   Puis, le voyant être auprès de son épouse, je ne pouvais qu’acquiescer entièrement.   Beauté, force habile, audace & courage : lequel de ces dons pourrions-nous leur ôter sans effondrer l'équilibre forcément fragile d'un être?   De l'être, le faire & le dire, nous ne saurions nous cantonner au dernier seulement.  C'est ce qui est signifié en la phrase, "manquer la cible".