• Nombreuses sont les observations d'effets allélopathiques. Le seigle, le soja, l'avoine ou le sorgho réduisent par exemple la flore adventice. Il est ainsi bien connu que l'orge n'est pas un bon précédent pour les céréales, tout comme le seigle pour le maïs. La folle avoine produirait quant à elle des exsudats racinaires, phytotoxiques pour le blé. ' Le phénomène correspond en fait à l'action d'une plante sur une autre par l'intermédiaire de composés chimiques, explique Nicolas Munier-Jolain, de l'Inra de Dijon. ' Ces interactions peuvent être utilisées pour contrôler les adventices, par des techniques d'enherbement, de sous-semis ou de culture intercalaire dite nettoyante.

Pour la deuxième année, le laboratoire malherbologie et agronomie de l'Inra de Dijon étudie les effets allélopathiques de plusieurs couverts (avoine, épautre, luzerne, moutarde blanche ...) sur maïs, soja, tournesol, etc. ' L'avoine a montré un effet inhibiteur important sur le développement de la culture suivante, explique Nicolas Munier-Jolain. Ces observations s'expliquent non seulement par l'allélopathie, mais aussi par les faibles disponibilités en azote et en carbone. '

L'impact au champ de l'allélopathie est souvent sujet à discussion. En effet, de nombreux facteurs liés au sol, au climat ou encore à la culture interfèrent et compliquent l'expérimentation.

  • A la station de recherche de Changins, en Suisse, l'équipe de Nicolas Delabays a montré que les effets allélopathiques de certaines plantes étaient suffisamment marqués pour être utilisés dans les pratiques de désherbage. ' L'armoise annuelle produit une substance fortement allélopathique appelée artemisinine, indique le chercheur. Nous testons au champ différentes lignées dont certaines n'en produisent pas. Ces essais ont permis de mettre en évidence l'effet allélopathique des plantes libérant la substance. L'incorporation au sol de feuilles sèches d'armoise réduit jusqu'à 80 % le nombre total d'adventices, ainsi que leur biomasse. ' L'armoise pourrait être implantée dans les parcelles de blé avant moisson et faciliter le contrôle des herbes dans le maïs suivant. ' Les travaux se poursuivent pour évaluer la sélectivité du procédé et déterminer les pratiques agricoles adaptées aux diverses situations culturales ', complète Nicolas Delabays.

Les conditions au champ modifient la nature, la concentration, la durée de vie et l'efficacité des composés chimiques. Les phénomènes allélopathiques sont par exemple accrus en travail simplifié. Selon le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), une couverture permanente du sol réduit la prolifération des herbes grâce à l'obscurité, à la compétition et aux effets allélopathiques. ' L'implantation de couvert végétal, comme le sorgho au Brésil, a permis de contrôler certaines 'pestes végétales', signale Lucien Seguy du Cirad. Dans les systèmes tempérés, l'introduction de mélanges d'espèces devrait permettre de résoudre certaines difficultés de désherbage. Nous attendons beaucoup de la recherche agronomique pour étudier et adapter ces systèmes aux conditions locales. '

  • edited from "la France agricole" du 20.06.02

L'allélopathie qualifie un effet direct ou indirect d'un micro-organisme ou d'une plante sur un autre organisme par la libération de composés chimiques dans l'environnement. Les plantes peuvent être des algues, des phanérogames aquatiques à graines, des plantes terrestres, des plantes aquatiques, mais un corail produit aussi des substances allélochimiques. L'allélopathie positive produit un effet bénéfique tandis que l'allélopathie négative produit un effet nuisible, sur la croissance, le développement, la reproduction.

L'allélopathie est caractéristique de certaines plantes, comme un arbre qui entre en concurrence avec les herbes dont il diminue la photosynthèse et consomme des nutriments qui seraient utiles au végétal.
L'allélopathie est donc une interaction chimique à distance entre Végétaux, induite par la présence de métabolites. Ces derniers peuvent être synthétisés par les plantes vivantes ou être issus de la décomposition en détritus toxiques d'une plante morte. Il peut s'agir d'une relation d'entraide ou d'exclusion.

Les substances allélochimiques avec des effets allélopathiques négatifs sont une partie importante de la défense des plantes contre les herbivores.

En résumé, l'allélopathie est l'ensemble des interactions biochimiques directes ou indirectes, positives ou négatives d'un organisme sur un autre. Par exemple la juglone émise par les racines de noyer - Juglans sp. - inhibe le développement de nombreuses espèces.

  • edited from aquaportail

L'allélopathie est l'ensemble de plusieurs interactions biochimiques directes ou indirectes, positives ou négatives, basées sur des substances allélochimiques qui interviennent dans la communication entre espèces par distinction des phéromones impliquées dans la communication intraspécifique.

  • edited from wikipedia

L’allélopathie est l’ensemble des interactions biochimiques réalisées par les plantes entre elles, ou avec des microorganismes.

L’origine du mot vient du grec allelo “l’un l’autre” et pathos “souffrance”, “affect”. Ainsi l’étymologie du mot sous-entend que ces interactions sont négatives : compétition pour les ressources, mécanismes de défense. L’acception actuelle de l’allélopathie inclut également des interactions positives, comme les phénomènes de coopération ou la stimulation des microorganismes. Ces interactions se font par l’intermédiaire de composés dits allélochimiques, libérés par la plante dans son milieu. Le plus souvent, ces composés sont des métabolites secondaires et appartiennent à des familles biochimiques très variées. Ils peuvent être libérés par les racines (exsudation), par les parties aériennes (lixiviation, volatilisation) ou encore par la décomposition des résidus de la plante morte.

L’allélopathie est connue depuis plus de 2000 ans. Observée dans les systèmes forestiers, notamment via les jeux de dominance et de succession des essences forestières, on commencera à lui donner un nom et à la définir dans les années 1930. Très vite, on réalisera que ces interactions existent aussi dans tout le monde végétal et notamment chez nombre de plantes cultivées, d’où les recherches actuelles sur l’allélopathie en agriculture.

Aujourd’hui, l’allélopathie est principalement reconnue pour son intérêt dans la maitrise du salissement des parcelles, l'effet inhibiteur sur la germination et la croissance des adventices. Elle est utilisée dans les rotations des cultures, en interculture avec les couverts végétaux, en mulch ou encore au moyen de bioherbicides.