- Centaurée jacée, dite aussi tête de moineau, jacée des prés, mal fenu, tétard...
adventices-tige ramifiées / anticorps / cercle vicieux/arracher / potagères/orties / dialog/weeds /
- Des herbes se déguisent en buisson - grainer s'égrainer engrener.
Dans les articles qui suivent, une réflexion sur le non-désherbage des proliférantes est instituée. Nous distinguons en pratique cinq types d'adventices,
- les adventices-tige (1)
- les adventices-fourrage, graminées qui poussent en touffe (2)
- les adventices-engrais, familles des légumineuses dont la forme peut être à tige comme la luzerne, rampante comme le trèfle blanc ou en touffe comme le trèfle violet (3)
- les adventices-rosette (4)
- & les adventices-rampantes (5). Cette forme est en fait celle des plantes germées sur des sols dégradés par le fait d'avoir été dénudés. Les plantes retrouvent leur forme naturelle dès que ces conditions cessent. Les liserons par exemple ne rampent que sur un sol nu. Ils s'élèvent en grimpant sur toute plante rencontrée.
Parmi les plantes adventices à tige nous incluons les arbres qui se parsèment au potager. Il existe aussi une forme de ces plantes herbacées à tiges qui peuvent produire de nombreuses tiges florales drues ou une tige fortement ramifiée & ligneuse. Les plantes de cette morphologie exercent au point où elles se trouvent une forte concurrence du fait que le système de leurs racines tisse un faisceau dense. Grâce à ces racines très fortes, elles épuisent les ressources du point où elles germèrent. Elles produisent des graines en surabondance qui répondront à la nécesité qu'elles ont de ce fait même de se disséminer plus loin. La marguerite, la matricaire sont de ces plantes à la tige en partie lignifiée.
Un article du code rural français impose à tous de détruire les chardons que nous rattachons à ce groupe morphologique. Comme les autres herbes, nous les limitons en simplement les coupant, mais dans leur cas spécifique, il pourrait nous paraître important d'intervenir à les couper avant qu'elles ne fructifient car leur graines sont nombreuses & menues. Certes, les laisser proliférer afin qu'elles puissent remplir leur rôle écologique de restauration & réparation du sol tente aussi parfois les jardinier Agrinature des plus puristes. Entre ces deux alternatives de les laisser sans se soucier ou de les couper en une tentative à les empêcher de produire leurs graines par trop d'abondance, nous pourrions hésiter, nous disant je crois qu'il faut savoir en la matière raison garder, qu'un meilleur travail serait accompli par une vesce ou encore mieux une luzerne...
Dans notre réflexion, nous vîmes que laisser les rumex se répandre au potager n'était pas dangereux à long terme, car le processus se régule après trois ans. Les rumex n'occupent que le lieu où ils sont & leurs graines ne germent pas sans une forte lumière reçue par le sol. Ils sont donc les plus typiques des si bénéfiques adventices-tige - du type 1 . Du fait de leur grande ramification, il est en revanche plus ardu de se résoudre à laisser les herbes-tige ramifiées & lignifiées engrainer une parcelle sans restriction. Nous sommes tentés à leur égard faire une exception qui confirmerait la règle générale.
- Centaurea jacea - lui obéir, la laisser à tout loisir d'accomplir le cycle dont elle s'instaure en axe.
En agriculture biologique, on l'arracherait avec rage. En agrinature, nous nous contentons de la couper. Contrairement aux fruits de notre observation du comportement des Rumex, obéissant à l'atmosphère générale, par soumission à la culture paysanne inscrite jusque dans la terre par les habitus des ancêtres, nous sommes parfois tentés de la châtrer, l'empêcher d'engrainer le champ.
Elle me montra il y a quelques jours que si je me laissais aller à cette pente funeste de vision dualiste, elle réagirait en fortifiant son pied & qu'en suite de cette réaction, l'effet final serait à l'antipode de celui envisagé par le désir de mon souhait, l'idée de ma pensée. Désirer, c'est avouer un manque & en ce sens, il est faiblesse. C'est justement bien la brèche ouverte par cette faiblesse qui pourrait donner force à notre centaurée. Nous devrons donc lui obéir, la laisser à tout loisir d'accomplir le cycle dont elle s'instaure en axe. La patience à toujours triomphe, puis le triomphe s’efface à son tour pour ne laisser place qu'à un être que personne déjà ne saurait représenter pour la simple raison qu'il se trouve dans un présent encore à venir.
Mon dire d'empirisme semble bien peu conforme à la science expérimentale. J'en touche pourtant la substance avec autant de réalité que quand la main saisit le manche de la serpe, que le choc par accident de cette même serpe sur mon tibia aguerri.
- Quand la bonne mauvaise herbe engraine le champ.
Il est une herbe de géants qui évoque un petit maïs & sort de terre souvent par trois tiges feuillées de graminée. Sa dimension & la célérité de sa croissance soudaine - elle se pourrait être originaire du Soudan - peut terrifier un jardinier, une paysanne. On dit que l’intruse proviendrait de l'Amérique du sud. Traitée selon Agrinature, c'est-à-dire en la coupant sans l'arracher, je la trouvai à l'inverse de ce que sa féroce apparence suggère, douce, souple, docile & somme toute fort utile. Elle est utile en ce qu'elle peut produire un grand volume de biomasse. Elle est souple en ce qu'il suffit de la couper avant qu'elle ne graine pour stopper net son exubérance. Elle est douce en ce qu'elle constitue à cause des deux éléments ci-dessus énoncés, un excellent couvre-sol dans les interlignes de nos cultures.
La reproduction à part liée à la mort. Lorsque nous voyons une adventice proliférer & n'intervenant pas, la laissons le faire, elle n'est pas loin du stade auquel elle va produire des myriades de graines. Cette surproduction de semence de la part de cette adventice donnée est le sûr signe indicateur du fait qu'elle se trouve à fin de son cycle dans la rotation naturelle de l'utilisation du lieu par la plante, le signe précurseur donc qu'elle va bientôt s'effacer & presque disparaître ainsi que les observations notées plus haut nous le montraient.
La venue de l'adventice manifestait une carence ou un déséquilibre donné au sein du sol. Par sa présence & la biologie particulière qu'elle manifeste, elle œuvre à réparer la brèche qui avait été ouverte dans l'équilibre de la fertilité & avait par résonance permis la venue de cette herbe.
- La prolifération correspond à l'apex de son activité de restauration.
L'engrainement du sol par la dite espèce signale la carence bouchée, l’œuvre accomplie. Les graines pourront demeurer en dormance dans le substrat du sol jusqu'à l'instant donné où le besoin de leur germination se présentera à nouveau en réponse à trop d'agir manifesté par le paysan, la jardinière. Si par exemple le paysan labourait ou travaillait même seulement la parcelle en surface par un cultivateur, par le fait que le sol travaillé soit mis à nu, les semences adventices pourraient profiter de l'occasion pour germer à nouveau.
Si nous touchions un tant soit peu le sol sans soin, nous permettrions aux herbes folles de s'installer. Constatant leur présence, l'idée pourrait s'offrir à notre mental de les combattre.
Obéir à ce réflexe atavique ne leur permettrait pas de terminer le cycle de prolifération & production de graines avant effacement décrit ci-dessus. or, c'est bien cet effacement seul que nous attendons. Ce cycle est de réparation des usages précédents du sol en monoculture, d'enrichissement donc par reconstruction des équilibres en minéraux au lieu du sol. La vie connaît l'enrichissement seul : l'activité biologique laissée à elle même ne sait qu'enrichir un milieu. Le non-faire en l'occurrence nous pousse à permettre à une proportion d'adventices exister parmi nos plantes comestibles. Cela évitera que le lieu ne soit en monoculture & qu'une carence n'en survienne en conséquence. Abandonner libre cours à une adventices qui obéit au besoin où elle trouve le sol de permettre sa prolifération, c'est lui accorder le droit de terminer le processus ainsi engagé. Son cycle terminé, elle redeviendra une herbe parmi d'autres, jouant son rôle sans plus devoir le surjouer.
- Par le non-faire, nous laissons advenir ce qui est en potentiel. Quand la mauvaise herbe engraine le champ, elle révèle qu'elle & le jardinier ou la paysanne ne font qu'un. Puisqu'ils ne sont pas mauvais, elle ne l'était pas non-plus!
- le lotier des marais réapparut en suite de pluies abondantes ce printemps
les anti-corps du sol - soil's antibodies.
- En 2003, cette parcelle n'abritait plus que cinq espèces végétales presque exclusivement. Le jonc y prospérait à la saison froide. Le chiendent y régnait à l'août. Le lotier des marais & la renoncule bouton d'or profitaient aux entre-saisons, printemps & automne. Des saules marsault devenus herbacés à force de broute & de tonte, complétaient cette petite famille, la pauvreté d'une flore en régression. Toutes ces plantes n'ont pas disparu, mais ne sont plus présentes désormais que par vestige, signe mémoire d'un passé dépassé. Avril & mai virent des pluies d'abondance & de ce fait lotier & bouton d'or refont apparition, montrant ainsi que leurs graines étaient présentes par millions en dormance dans le sol. En 2003, cependant ces deux plantes présentaient une forme extrêmement rampante, celle la plus caractéristique des adventices du type 5. Désormais, leur forme est plus dressée & elles ont de ce fait moins tendance à envahir le sol, le couvrir & dominer nos potagères. Les adventices de type 5 se répandent & prolifèrent à la manière des anti-corps dans un organisme. Lorsqu'un sol se trouve agressé, malmené, il réagit en ce couvrant de ces coureuses dont le job est de le couvrir & le protéger ainsi au plus vite. J'ai bien conscience que la tournure de ma phrase est fausse: en réalité, ces plantes si extraordinairement utiles ont disséminé leurs minuscules graines pas zillions partout. Un sol malmené s'appauvrit. En sol pauvre, ces graines trouvent l'opportunité de germer plus promptement que les autres types herbacés. N'ayant pas de concurrence, elles courent sur le sol & occupent tout l'espace. L'option d'Agrinature est non pas de les combattre; mais de régénérer le sol. En sol enrichi, ces herbes frugales se trouveront dominées. Les lois de rotation & assolement furent inventées par la terre bien avant qu'elle n'inventa même l'espèce humaine - avant que le premier agronome ne les énonce, donc... La nature cependant leur obéit dans l'instant & pleinement. Pour qu'un paysan puisse être de même, il doit écouter surtout son intuition, née d'expérience, d'observation constante, de dialogues avec les plantes & les agriculteurs voisins & aussi d'un savoir ancestral.
antagoniser ou pas / Rumex.
- Quand la grande oseille prête oreille. - Weeds will stop fighting back when we just stop hurting them.
"Du fait que nous ne le combattons pas, les grands Rumex qui étaient apparus en suite de malfaçons que nous avions appliquées au sol, est en train de réduire sa présence sur la parcelle dévolue aux potagères depuis que nous sommes revenus à des pratiques sans travail du sol conformes à l'agrinature."
Grâce à leur racine en pivot, ils sont des espèces fort utiles, car ils mobilisent les minéraux de profondeur, les remontent vers l'humus. Comme toutes les adventice en tige - du type 1 - ils sont faciles à contrôler simplement en les coupant au stade épiaison ou floraison, fin mai début juin. Les lois agronomiques des rotations & assolements furent établies par la terre bien avant qu'elle n'inventa même l'espèce humaine - avant que le premier agronome ne les énonce, donc. La fonction précieuse qui consiste à remonter des minéraux enfouis accomplie par les Rumex devient moins nécessaire dès que nous permettons au sol d'une parcelle de s'enrichir à nouveau par le moyen des activités biologiques en son sein. La pratique d'Agrinature enrichit le sol, même sans apport exogène. Le Rumex était nécessaire au début pour participer à ce processus d'auto-amendement, mobiliser, mettre à la disposition des plantes les minéraux potentiellement présents, mais bloqués en profondeur. Selon la loi naturelle de rotation-assolement, désormais moins utile, les Rumex s'effacent. Si nous les avions combattus, ils auraient persisté, n'ayant pas eu le loisir d'accomplir leur œuvre.
- En agrinature, nous n'affrontons pas les herbes comme des ennemies. Nous les voyons comme des plantes qui ont une tâche naturelle à réaliser dans la ronde des cycles & assolements. Nous accueillons aussi toutes les espèces qui viendront, concevant notre parcelle comme une réserve de biodiversité en un temps où le mot est sur toutes les lèvres mais où peu nombreux sont ceux qui la pratiquent en actes. Toute prolifération d'une espèce est signe d'un déséquilibre. Une culture pure, sans adventice aucune est aussi une forme de prolifération qui va nécessairement déséquilibrer la condition d'un sol. Nous sommes devenus désormais habitués à voir de grands champs sans nulle herbe & notre œil fut ainsi déformé. La culture pure du paysan chimique est une aberration contre la terre, même si par pollution de la langue, il est dit parfois de ce même champ qu'il serait propre. Le jardin nu, parfaitement sarclé est lui aussi une aberration, car il dépend pour sa fertilisation d'apports en masse d'intrants. Forts de ces constats, nous ne souhaitons plus une parcelle sans adventices. En revanche, lorsque l'une d'elle est trop présente - comme il était le cas du Rumex il y a quelques années en cette parcelle - nous savons lors que la parcelle n'a pas encore atteint l'état d'équilibre que confère le non-faire. Si le Rumex disparaissait tout à fait, nous serions fort tristes. Il ne disparait pas, mais se manifeste avec moins de présence & plus de douceur, signe que nous sommes sur la voie d'une bonne pratique.
earthmother le 30.05.2012 : Le rumex est une plante médecine précieuse. Veux-tu dire qu'il faut réveiller les défenses immunitaires de la plante pour la sauver ? C'est vrai pour les feuilles, plus on enlève de feuilles à la plante et plus on augmente son pouvoir médecine et son immunité. Flo
- marssfarm : Merci Flo de me montrer que mon propos n'était pas clair. Merci aussi de m'enseigner comment se soigner par les plantes.
engrainer, antagoniser, faner en flânant, couper en foin
- Faut-il empêcher les adventices d'engrainer le champ ? / engrainer le champ / accueillir / antagoniser / faner, couper en foin / les anti-corps du sol - soil's antibodies / engrainer, accueillir, antagoniser, faner en flânant, couper en foin
Quand couper les adventices?
- "Le lotier des marais réapparut en suite de pluies abondantes ce printemps."
Du fait que son ruisseau avait été bouché nonante années durant, le sol de cette parcelle était en 2003 devenu hydromorphe & elle n'abritait plus que cinq espèces végétales presque exclusivement. Le jonc y prospérait à la saison froide. Le chiendent y régnait à l'août. Le lotier des marais & la renoncule bouton d'or profitaient aux entre-saisons, printemps & automne. Des saules marsault devenus herbacés à force de broute & de tonte, complétaient cette petite famille, la pauvreté d'une flore en régression. Dix ans plus tard, ces plantes n'ont pas disparu, mais elles ne sont plus présentes désormais que par vestige, signe mémoire d'un passé dépassé. Avril & mai virent des pluies d'abondance & de ce fait lotier & bouton d'or refont apparition, montrant ainsi que leurs graines sont présentes par millions en dormance dans le sol. En 2003 cependant, ces deux plantes présentaient une forme extrêmement rampante, celle la plus caractéristique des adventices du type 5. Désormais, leur forme est plus dressée & elles ont de ce fait moins tendance à envahir le sol, le couvrir & dominer nos potagères. Les adventices de type 5 se répandent & prolifèrent à la manière des anti-corps dans un organisme. Lorsqu'un sol se trouve agressé, malmené, il réagit en ce couvrant de ces coureuses dont le job est de le couvrir, l'occuper & le protéger ce faisant au plus vite. La tournure de la phrase est fausse pourtant: en réalité, ces plantes si extraordinairement utiles disséminent lorsqu'elles végètent en un lieu leurs minuscules graines par zillions partout. Un sol malmené s’appauvrit. En sol pauvre, les graines qui avaient été disséminées auparavant partout trouvent l'opportunité de germer plus promptement que les autres types herbacés. N'ayant pas de concurrence, elles deviennent coureuses, tôt couvrent le sol, occupent tout l'espace. L'option d'Agrinature est non pas de les combattre, mais de régénérer le sol. En le sol à nouveau restauré, ces herbes frugales se trouveront dominées par les espèces dites plus nobles. Les lois des rotations & assolements furent inventées par les algues vertes sorties des lagons sur la terre longtemps avant que la vie n'ait eu l'opportunité d'inventer encore l'espèce humaine - avant que le premier agronome ne les énonce donc, avant que l'idée de l'agronomie n'existât, bien avant que la première idée ne germât en le premier homme. Du fait de l'ancienneté de l'invention de ces règles, la communauté des plantes d'un lieu leur obéit dans l'instant & pleinement. Pour qu'il puisse en être de même d'un jardinier ou d'une paysanne, ils doivent écouter surtout leur intuition née d'expérience, d'observation constante, de dialogues répétés avec les plantes, les agriculteurs voisins & un savoir ancestral dont des bribes flottent encore dans l'éther.
- grainer, s'égrainer, engrener - what to do about weeds' seeds ?
- "Puis Dieu dit: Que la terre produise de la verdure, de l'herbe portant de la semence, des arbres fruitiers donnant du fruit selon leur espèce & ayant en eux leur semence sur la terre. Et cela fut ainsi. La terre produisit de la verdure, de l'herbe portant de la semence selon son espèce, & des arbres donnant du fruit & ayant en eux leur semence selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon. Ainsi, il y eut un soir, & il y eut un matin: ce fut le troisième jour." - Genesis 1.11-13
- Faut-il couper les adventices au début de juin, à la belle floraison du foin en vue de contrarier leur mise à graine?
Les graines dans la terre de la petite parcelle d'un champ sont plus nombreuses que les étoiles au firmament de la mémoire d'un aveugle sourd. Arracher ces herbes n'est pas conforme à l'agrinature car ce serait un premier pas vers l'appauvrissement du sol. Brûler les adventices arrachées n'est pas même conforme à l'agriculture biologique dont les principes nous recommandent de ne gaspiller aucune ressource d'humus. Nous héritâmes la peur des herbes gravée dans l'inconscient collectif des temps où les craindre fut jugé vital à notre survie, en des temps où nous défrichions une parcelle, l'utilisions jusqu'à en épuiser la fertilité accumulée au fil des siècles par surabondance de débris & déchets. Puis, les essarteurs se déplaçaient vers une autre parcelle, un autre lieu à défricher. Désormais, ce mode de culture qui se faisait parfois sur brûlis - ce qui signifiait une destruction extrêmement rapide de la matière organique en stock - n'est plus courant. Le brûlage des déchets de jardin, relique archaïque l'est encore pourtant car souvent les jardiniers sont des retraités. Désormais, tandis que nos modes culturaux perdurent à épuiser la fertilité en réserve d'un sol, les pratiques en agriculture & jardinage se basent pour compenser les pertes ainsi induites, sur des apports en masse en matière & énergie vers les parcelles concernées. Ces apports élevés, à l'accroissement sans fin, reflètent notre exigence d'une productivité hors mesure. Ils sont aussi la source de pollutions notables des sols, des eaux & des vents. En agrinature, nous sortons du cercle vicieux de cette économie versée au gaspillage des ressources & au transport de matières tout autour de la terre. Les herbes des champs à la référence de la Genèse, furent créées, trois jours avant l'ancêtre de "petit homme", ce qui converti à la mesure du temps selon Dieu équivaut grosso-modo à trois cent millions d'années terrestres. Elles eurent du fait de cette opportunité offerte, trois millions de siècles d'avance sur notre espèce pour apprendre à réfléchir, s'adapter & envisager tous les cas de configuration inimaginables. Depuis cent siècles d'agriculture, de tous nos efforts à éliminer les herbes, rien n'y fit, & le nombre qui ne peut être compté de leur semence qui ne peut être vue demeura bon an mal an le même. Notre fascination pour les herbes tout au long d'une vie nous obnubile à les haïr ou pour le moins les redouter. En les classant mauvaises, nous projetons notre disposition mentale sur ce qui nous entoure. Pourtant, cent siècles d'effort conjugué ne les réduisirent pas ni en nombre, ni en diversité. A cet égard, la croyance qui motivait nos actes de destruction des herbes fut chaque année déniée par l'expérience.
- châtrer notre mère l'herbe folle des champs ne sert à rien...
En agrinature, nous accueillons toutes le espèces sur notre champ. Ce champ devient de ce fait
une réserve de ces herbes persécutées par l'accès libre qu'a désormais tout un chacun
à la technologie, au pétrole & à la chimie. Nous accueillons les herbes réfugiées.
Nous accueillons les herbes nouvelles-venues qui nous signalent par leur arrivée que notre sol est en évolution.
Nous accueillons les herbes rares, les laissons dans un premier temps s'installer, produire de la semence.
Nous accueillons toutes les adventices pour l’œuvre qu'elles auront à accomplir, le travail qu'elles réaliseront.
Nous accueillons leur beauté. Nous acceptons tout d'elles pour être honnêtes
& sans vraiment savoir pourquoi, de manière intuitive, spontanée, sans y penser.
Pour ce qui est de les empêcher de grainer, s'égrainer dans le champ & ainsi l'engrainer, nous traitons chaque cas comme particulier, mais il s'agit au regard de notre pratique d'un facteur de peu de poids, mineur pour tout dire. - commentaire de Yann le 22.06.2012: Donc finalement les marguerites sont des adventices-engrais, après tout les trèfles & les luzernes aussi ont ce système racinaire fibreux & des tiges assez lignifiées. Marc Bonfils indique d'ailleurs que quelques bleuets - de même famille que les marguerites - sont acceptables parmi le trèfle pour apporter de la potasse. Les soucis des champs sont aussi connus pour faire profiter les plantes alentour de leur médecine anti-parasite.
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- la façon de faner - faner à façon / faner en flânant
Nous vîmes en ce chapitre qui traite des cinq formes d'herbes, que si une adventice est coupée au stade fenaison qui est le point du temps précis entre la mise à fleur, la floraison & la production de graines, elle repoussera avec le moins de vigueur & ne gênera plus nos cultures potagères & maraîchères, puisque cet instant est celui quand la plante parvint à son pic d'extériorisation. A ce stade précis, elle se trouve avoir utilisé toutes ressources & réserves qui lui étaient disponibles en sotck dans les tissus de son système racinaire, les tendant vers la production des graines en vue de la dissémination, la survie de l'espèce. La coupant lors, elle se trouvera coupée aussi de ces ressources. Nous l'aurons accessoirement empêchée d'engrainer le champ. L'herbe laissée au sol devient mulch. Ce paillage d'été freine la repousse des herbes & contribue à conserver dans le sol l'eau dont la saison de longs jours a le plus besoin. L'hydrogène de l'eau, le feu du soleil & le carbone & l'azote de l'air sont les aliments des plantes. L'air est disponible le plus souvent. Pour que les plantes puissent utiliser l'eau & le feu, les deux ressources doivent leur être en accès en simultanéité. Un excès d'eau en hiver ne peut être employé par elles, car les jours leur sont trop courts. De même, sa carence en été peut inciter une plante à cesser de photosynthétiser au heures les plus chaudes de grande évaporation. Nous savons des savants que l'humus – concentré de soleil dans le sol – multiplie par dix sa capacité à stocker l'eau: un pour cent d'humus confère au sol une capacité de stockage d'eau de dix pour cent, etc... C'est dans l'accumulation d'humus donc que nous trouverons la clé d'une agriculture de vraie production. Toute activité économique qui n'est pas artificiellement gonflée par des spéculations – qui sont en fait des formes de subventions ou plus précisément d'évasion fiscale ou de blanchiment d'argent – dégage de l'ordre de quelques pour-cents de profit ou produit net. De même, en une analogie de l'économie du travail & de celle du vivant, désirer prendre à un sol plus que ces quelques pour-cents de la production de chaque année que la configuration spécifique de son terroir permet, ne sera pas viable à long terme. En économie, la quasi-totalité du bénéfice doit être réinvesti. Le sol lui aussi réclame pour son fonctionnement que la quasi-totalité de sa production lui soit restituée pour assurer la continuation de ses fonctions & sa croissance sans fin. De l'ordre de nonante neuf de cent calories - l'unité de mesure internationale en est le Kilowatt.heure - de soleil capturées par la photosynthèse des plantes qu'il héberge retourneront au sol à y élaborer son humus, ciment de la structure qui lui permet d'exister comme milieu de vie.
C'est au vu de l'optimisation de cette captation du soleil par la terre, que les sols en Agrinature sont couverts de plantes vivantes en tout point de la ferme en tout temps de l'an.
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- Lors la saison en enfer cesse. - The more we weed, the more we'll need to, the more we will.
Le jardin type des vieux types, sarclé à l'échelle du millimètre-carré, fumé d'abondance, engraissé de première, dès qu'il tombe en abandon, se couvre en réaction de toutes les coriaces que le jardinier du vieux type avait tout ce temps empêchées, chassées, châtiées. Là naît le mythe de la mauvaise herbe : ces herbes rudes une fois établies ne partiront pas de sitôt car leur œuvre demandera long temps. Elles s'incrustent demeurent se multiplient se subdivisent. Sous leur couvert épineux ou touffu, les graines des arbres germent en secret. La forêt reviendra, rebâtira, restaurera l'humus persécuté. Le cycle dure cent ans au moins temps au long duquel le mythe s'installe.
Ce que le vieux type au pied, à la main & au cerveau lourds défit en dix ans, mère forêt en reconstruit la structure en cent. Dans ce laps de temps viendra il est probable, un autre type du vieux type, recommencera la succession des dégradations-restaurations.
Un jardinier, une jardinière en agrinature s'avanceraient-ils - le cercle de l'enfermement cesse.
- Flo le 13.07.2012 : Médecines ou comestibles, nous pouvons utiliser nombre d'herbes des champs.
myriam le 23.01.2014 : Les humains sont indéniablement le plus grand destructeur sur terre. C'est la seule espèce à détruire son propre environnement. La prise de conscience est longue pourtant, les phénomènes climatiques ingérables se multiplient : inondations à gogo avec un sol devenu incapable d'absorber le trop plein puisque qu'on détruit la végétation, une agronomie de lessivage des terres depuis belle lurette. Je vois encore les vieux jardiniers autour de moi mettre la terre à nu dès le début de l'année, refusant d'abandonner leurs vieilles habitudes qu'ils croient toujours les meilleurs, alors quand on multiplie ce déni au niveau mondial, on se dit qu'il y a du boulot pour faire évoluer les mentalités!
- marssfarm : Pour ce qui est du changement de perspective, l'histoire nous montre que ces prises de consciences souvent sont soudaines après un long temps de latence où les facteurs économiques font pression. En fait l'humanité n'avance que par à-coups & sous la nécessité, jamais par idéal. En prémisse de chaque rupture-prise de conscience, des prophètes, des précurseurs, des inventeurs pavent la voie.
myriam : Ah les voilà mes vieux jardiniers dont je parlais tout-à-l'heure ! Donc, on touche le sol le moins possible, ça je l'avais compris il y a des années, mais les pépés du coin ne conçoivent pas ma manière de faire. En revanche, je me pose toujours des questions concernant les orties. J'essaie de les limiter car les ramifications deviennent énormes. En même temps, je les utilise beaucoup non pas en purin mais directement mélangées à la terre pour réchauffer le sol & fortifier mes pieds de tomates. Comment gérer cette plante utile mais néanmoins envahissante?
- marssfarm : Les orties progressent par leurs rhizomes où le sol est riche en azote. A l'endroit où il y a beaucoup d'orties, on peut planter des potagères qui aiment l'azote comme les potimarrons & autres courges, les choux, les pommes de terre, les tomates. Dès ces légumes plantés, on pourra augmenter le couvert du sol avec du soja, du sarrasin & du millet par exemple. Il faut apprivoiser les orties, apprendre à les manipuler dans le sens du poil pour qu'elles ne nous piquent plus. En les coupant encore & encore à mesure de leurs repousses, avec la concurrence des plantes ci-introduites & éventuellement un paillage modéré avec des herbes collectées, elles vont peu à peu s'effacer. Je préfère aussi les utiliser directement en paillage ou mulch. Il est enfin possible de les transplanter. C'est une excellente nourriture riche de ses protéines & qui peut être ajoutée à tous les plats.
myriam : Chez moi le terrain est hyper calcaire. Merci pour l'explication. Je les utilise aussi au pied de mes courgettes & citrouilles mais elle aiment surtout se mêler aux pieds de framboises, là où il est plus compliqué de les à récupérer. Donc je coupe à ras. J'en utilise en direct broyées & mets le surplus dans le tas de compost, mais pas la peine que je me batte avec les rhizomes, merci!
- marssfarm : Les framboisiers ne sont pas assez gourmands pour épuiser l'azote & c'est pourquoi les orties y perdurent. Si le sol est un peu sec, ils ne seront pas assez couvrants non-plus pour les empêcher de pousser parmi eux. Au plan agronomique, du point de vue du sol, l'association ortie-framboisier est bonne & durable. J'ai remarqué qu'il faut aimer les herbes adventices. Si nous les considérons avec tendresse, comme des alliées,un jour vient où un déclic se produit, comme si elles décidaient de coopérer. Il s'agit d'une relation réciproque entre un humain & les plantes. Si nous savions nous débarrasser de tout antagonisme à son égard, un jour vient quand une espèce que nous croyions invasive décidera de coopérer en notre jardin. C'est notre antagonisme qui la fortifiait. Une espèce peut se mettre à proliférer pendant quelque temps. Sa présence manifeste en réalité à notre insu, sans que nous en ayons forcément conscience, une réaction de correction de l'excès que constitue une de nos pratiques. Puis à un moment donné, pour chaque espèce ce temps de coopérer se manifeste à condition que nous n'essayions pas de l'éliminer, car alors la correction que sa présence opérait est achevée.. Si cela ne se produisait pas, ce pourrait être le signe qu'il nous faut modifier un peu nos pratiques. Chaque prolifération est un signe qu'il nous faut apprendre à lire mieux la condition du terrain - le sol & les plantes qui le constituent. En toute occurrence, le retrait & le non-faire apporteront une solution. Le jeu du jardinier consiste à poursuivre la culture qu'il souhaite tout en se pliant aux limites que le terroir impose. Nous pouvons comparer ce voyage intérieur à celui d'un marin. Il navigue, mais c'est la mer qui décide.
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- Les photons & les électrons sont à la fois particules & ondes. Cela signifie que nous ne savons pas vraiment ce qu'ils sont. Selon Einstein, tout n'est qu'onde - la matière ne serait qu'une forme cristallisée de l'énergie. N'étant pas physicien, je me suis référé aux cinq états de la matière que les traditions nommaient les cinq éléments ou les quatre, plus la quintessence. En réalité cette cinquième essence est l'espace, le premier élément puisque le plus subtil. Aux dires de l'idée du big-bang, tout n'est que feu & retourne au feu. Il est trois états de la matière selon leur niveau d'énergie ou feu dans l'espace ou éther. L'éther est ainsi nommé car il contiendrait une énergie sombre, indétectable, très diffuse mais qui compte-tenu de l'immense vasteté de l'univers en serait le constituant de loin le plus abondant. L'énergie peut se manifester comme matière - ce qui crée l'espace - & comme mouvement - ce qui crée le temps. Ceux à qui temps & espace ne sont qu'une seule & même entité ont réalisé l'éternité. L'irréversibilité de quelques phénomènes nous fait accroire à une réalité du temps. Elle n'est en fait qu'une manifestation de nos attachements: une donnée de la psychologie, donc. Ce qui est considéré comme matière se trouve sous forme solide, liquide ou gaz. Lorsque notre espèce aura enfin entendu que le temps est de l'énergie solaire appliquée à l'espace, l'ère de l'écologie débutera & la joie pourra nous revenir. Il est vrai que le soleil nous nourrit y compris aux plans psychologique ou spirituel... Le flux de protons que nous envoie frère Soleil anime le flux des électrons dans la matière pour en faire des particules dites organiques, constituantes des êtres vivants & de niveaux d'énergie supérieurs à ceux du minéral. Du point de vue de la biochimie, la vie est donc du minéral, plus du soleil. Elle est en réalité beaucoup plus, tant il est vrai que ces vérités sont dures à dire, demandent de longues méditations avant de pouvoir être énoncées. L'hologramme des mouvement du soleil, la terre & la lune dessine une spirale complexe & multiple qui évoque la condensation de la molécule d'acide désoxyribonucléique - ADN - en chromosomes. L'essentiel de nos gènes fut inventé par les virus, bactéries, cyanobactéries & archéobactéries. Les généticiens ne sachant de quoi sert cette part majeure de nos chromosomes héritée des inventeur de la vie l'avaient en leur arrogance nommé "junk DNA" ou ADN poubelle, supposant qu'il sert à rien. Toute l'humanité dans sa grande diversité ne montre que un pour mille de variation génétique. Notre espèce est proche également des grands singes, chimpanzés, gorilles & autres hommes des bois ou orangs-outans. Nous avons aussi une majorité de gènes en commun avec les plantes. Ne possédant pas de jambes, ni de cou, ces dernières doivent pouvoir utiliser une palette, une brochette de gènes plus divers que ceux dont disposent les humains & animaux car leur est vitale la capacité de s'adapter à des milieux & climats qui pourront changer au fil du temps. Leurs graines sont transportées par les vents & les animaux, puis elles doivent s'adapter aux lieux ainsi trouvés, explorant sans cesse de nouveaux milieux disponibles à proximité...
danskeletajerre le 31/05/2014 : En résumé, il n'y a pas de mauvaises herbes, elles sont toutes une bonne raison d'exister.
- marssfarm le 31/05/2014 :
Le lapsus est signifiant : elles "sont" toutes une bonne raison d'exister! Très juste!
Allélopathie, la passion pour l'autre. - marquer les terrasses pour tenir le terrain - Nous avons ici un terrain sans dessin particulier. Du fait de sa fréquentation humaine le glissement lent du sol s'opère. Pour tenir les talus il est besoin de les marquer tout d'abord, puis de les semer & planter.
Allelopathy is a biological phenomenon by which an organism produces one or more biochemicals that influence the growth, survival, & reproduction of other organisms.
L'allélopathie est le dialogue biochimique des racines en entraide & concurrence. Il est des espèces qui se tolèrent & d'autres qui s'affrontent. Elle se distingue des phéromones qui sont un dialogue biochimique au sein d'une même espèce. La densité des espèces présentes est un facteur clé ainsi que le partage par les diverses plantes du réseau de mycorhizes qui participent au dialogue, aux interactions, aux échanges & à la nutrition.
- Les cultures allélopathiques et les couvre-sol peuvent servir à maîtriser les adventices. Chez les plantes l'allélopathie désigne l'émission de composés allélochimiques toxiques ou favorables dans le sol pour empêcher ou favoriser la croissance & le développement des plantes voisines.
Les interactions sont d'entraide ou de concurrence. Ces phénomènes peuvent être utilisées en agrinature pour la gestion des adventices & des insectes.
- Comme exemples de couverts végétaux bas, tapissants, résistants au sec & rustiques, citons l'achilée - Achilea crithmifolia - vivace qui fleurit de juin à juillet. - densité de semis : 4 au m²...
- la potentille de printemps - Potentilla verna - qui se plaît dans les prés secs et sur les talus ensoleillés. Elle stolonne en été, fleurit de mars à avril & apprécie les sols légers. - densité : 6 au m²...
- & le thym serpolet - Tymus serpyllum - qui apprécie les sols légers & fleurit de juin à juillet. - densité : 4 à 6 au m².
- edited from les trois chênes / cultures innovantes.
Le phénomène d'allélopathie peut être utilisé dans les rotations & le non-désherbage.
- Nombreuses sont les observations d'effets allélopathiques. Le seigle, le soja, l'avoine ou le sorgho réduisent par exemple la flore adventice. Il est ainsi bien connu que l'orge n'est pas un bon précédent pour les céréales, tout comme le seigle pour le maïs. La folle avoine produirait quant à elle des exsudats racinaires, phytotoxiques pour le blé. ' Le phénomène correspond en fait à l'action d'une plante sur une autre par l'intermédiaire de composés chimiques, explique Nicolas Munier-Jolain, de l'Inra de Dijon. ' Ces interactions peuvent être utilisées pour contrôler les adventices, par des techniques d'enherbement, de sous-semis ou de culture intercalaire dite nettoyante.
Pour la deuxième année, le laboratoire malherbologie et agronomie de l'Inra de Dijon étudie les effets allélopathiques de plusieurs couverts (avoine, épautre, luzerne, moutarde blanche ...) sur maïs, soja, tournesol, etc. ' L'avoine a montré un effet inhibiteur important sur le développement de la culture suivante, explique Nicolas Munier-Jolain. Ces observations s'expliquent non seulement par l'allélopathie, mais aussi par les faibles disponibilités en azote et en carbone. '
L'impact au champ de l'allélopathie est souvent sujet à discussion. En effet, de nombreux facteurs liés au sol, au climat ou encore à la culture interfèrent et compliquent l'expérimentation.
- A la station de recherche de Changins, en Suisse, l'équipe de Nicolas Delabays a montré que les effets allélopathiques de certaines plantes étaient suffisamment marqués pour être utilisés dans les pratiques de désherbage. ' L'armoise annuelle produit une substance fortement allélopathique appelée artemisinine, indique le chercheur. Nous testons au champ différentes lignées dont certaines n'en produisent pas. Ces essais ont permis de mettre en évidence l'effet allélopathique des plantes libérant la substance. L'incorporation au sol de feuilles sèches d'armoise réduit jusqu'à 80 % le nombre total d'adventices, ainsi que leur biomasse. ' L'armoise pourrait être implantée dans les parcelles de blé avant moisson et faciliter le contrôle des herbes dans le maïs suivant. ' Les travaux se poursuivent pour évaluer la sélectivité du procédé et déterminer les pratiques agricoles adaptées aux diverses situations culturales ', complète Nicolas Delabays.
Les conditions au champ modifient la nature, la concentration, la durée de vie et l'efficacité des composés chimiques. Les phénomènes allélopathiques sont par exemple accrus en travail simplifié. Selon le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), une couverture permanente du sol réduit la prolifération des herbes grâce à l'obscurité, à la compétition et aux effets allélopathiques. ' L'implantation de couvert végétal, comme le sorgho au Brésil, a permis de contrôler certaines 'pestes végétales', signale Lucien Seguy du Cirad. Dans les systèmes tempérés, l'introduction de mélanges d'espèces devrait permettre de résoudre certaines difficultés de désherbage. Nous attendons beaucoup de la recherche agronomique pour étudier et adapter ces systèmes aux conditions locales. '
- edited from "la France agricole" du 20.06.02
L'allélopathie qualifie un effet direct ou indirect d'un micro-organisme ou d'une plante sur un autre organisme par la libération de composés chimiques dans l'environnement. Les plantes peuvent être des algues, des phanérogames aquatiques à graines, des plantes terrestres, des plantes aquatiques, mais un corail produit aussi des substances allélochimiques. L'allélopathie positive produit un effet bénéfique tandis que l'allélopathie négative produit un effet nuisible, sur la croissance, le développement, la reproduction.
L'allélopathie est caractéristique de certaines plantes, comme un arbre qui entre en concurrence avec les herbes dont il diminue la photosynthèse et consomme des nutriments qui seraient utiles au végétal.
L'allélopathie est donc une interaction chimique à distance entre Végétaux, induite par la présence de métabolites. Ces derniers peuvent être synthétisés par les plantes vivantes ou être issus de la décomposition en détritus toxiques d'une plante morte. Il peut s'agir d'une relation d'entraide ou d'exclusion.
Les substances allélochimiques avec des effets allélopathiques négatifs sont une partie importante de la défense des plantes contre les herbivores.
En résumé, l'allélopathie est l'ensemble des interactions biochimiques directes ou indirectes, positives ou négatives d'un organisme sur un autre. Par exemple la juglone émise par les racines de noyer - Juglans sp. - inhibe le développement de nombreuses espèces.
L'allélopathie est l'ensemble de plusieurs interactions biochimiques directes ou indirectes, positives ou négatives, basées sur des substances allélochimiques qui interviennent dans la communication entre espèces par distinction des phéromones impliquées dans la communication intraspécifique.
L’allélopathie est l’ensemble des interactions biochimiques réalisées par les plantes entre elles, ou avec des microorganismes.
L’origine du mot vient du grec allelo “l’un l’autre” et pathos “souffrance”, “affect”. Ainsi l’étymologie du mot sous-entend que ces interactions sont négatives : compétition pour les ressources, mécanismes de défense. L’acception actuelle de l’allélopathie inclut également des interactions positives, comme les phénomènes de coopération ou la stimulation des microorganismes. Ces interactions se font par l’intermédiaire de composés dits allélochimiques, libérés par la plante dans son milieu. Le plus souvent, ces composés sont des métabolites secondaires et appartiennent à des familles biochimiques très variées. Ils peuvent être libérés par les racines (exsudation), par les parties aériennes (lixiviation, volatilisation) ou encore par la décomposition des résidus de la plante morte.
L’allélopathie est connue depuis plus de 2000 ans. Observée dans les systèmes forestiers, notamment via les jeux de dominance et de succession des essences forestières, on commencera à lui donner un nom et à la définir dans les années 1930. Très vite, on réalisera que ces interactions existent aussi dans tout le monde végétal et notamment chez nombre de plantes cultivées, d’où les recherches actuelles sur l’allélopathie en agriculture.
Aujourd’hui, l’allélopathie est principalement reconnue pour son intérêt dans la maitrise du salissement des parcelles, l'effet inhibiteur sur la germination et la croissance des adventices. Elle est utilisée dans les rotations des cultures, en interculture avec les couverts végétaux, en mulch ou encore au moyen de bioherbicides.