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photosynthèse continue

L'agrinature tend vers la pratique native d'agriculture n'utilisant que les ressources du vivant en son effort de néguentropie insufflée par l'injection constante dans l'écosystème Terre des photons que lui dispense maître Soleil, étoile moyenne de la galaxie.

deux chaînes trophiques

La nourriture des plantes est pour l'essentiel un triptyque constitué par l'hydrogène de l'eau, le dioxyde de carbone de l'air & par voie indirecte l'azote de l'air.  Utiliser toute l'eau & tout le soleil disponibles en un lieu tout au long de l'année est l'enjeu d'agrinature.

observante attention

Cela signifie que le seul intrant en cette pratique agricole est d'énergie solaire. De ce fait nous prendrons soin à observer que les plantes présentes puissent faire emploi autant que faire se peut de ces deux ressources données à tous. - la lumière solaire & l'eau des précipitations.

prélever part infime

Deux parts au moins de la production est destinée à la fabrication des sols & une part prélevée comme nourriture. Nous intervenons le moins qu'il est possible afin de laisser aux êtres vivants de l'écosystème champ toute latitude d'oeuvrer selon leur nature propre.

simplicité du complexe

Pour que ces êtres puissent exister, nous devons proscrire l'usage des substances de synthèse que le vivant ne sait pas métaboliser.  C'est la diversité qui assure l'ensemble des fonctions requises & ce par le moyen de la complémentarité biologique des êtres.

humus & sens pratique

Les notions de pédogenèse sont l'essence de l'agrinature : la Terre doit redevenir terreuse, refabriquer ses sols. A l'échelle d'un siècle l'agronomie envisagera une combinaison des deux pratiques. Des paysans, paysannes, chercheurs & chercheuses affineront des méthodes applicables à plus grande échelle & éventuellement des machines simples & légères. Celles disponibles ce jour sont trop complexes, trop pesantes sur le sol & de ce fait trop voraces en énergie.

projection en nutriments

Des petites parcelles sont le cas idéal car les lisières & bordures sont des points de grande richesse biologique & parce qu'il est besoin d'arbres pour garder & fabriquer le sol. La production locale permet aussi le retour, le "recyclement" de la matière organique pour l’auto-fertilisation.

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b) dust riche épiderme pierre pied humus élément 2p7K

dust riche épiderme pierres pieds humus éléments

6.1 dust riche épiderme pierres pieds humus éléments 2p40K
  • Solanum, Cucurbita & Persicaria - pomme de terre, potimarron & la renouée persicaire - Persicaria maculosa. Cette herbe est dite invasive. En agrinature nous contestons l'adjectif. Sa sœur nommée sarrasin est dite nettoyante. Ce sont des plantes de forte allélopathie & comestibles. Hautement précieuses donc.

J'amendai les parcelles de quelques tonnes de calcaire marneux par hectare : un peu de poussière blanche sur le champ.  Cette poussière pourtant fait grande différence en le potentiel de l'humus à libérer ses ions, en celui du sol à héberger une diversité de plantes comestibles.

  • De même, l'érosion d'un sol sur un hectare concerne par année quelques tonnes de matière envolée ou lessivée.  Un peu de poussière s'en va dont nul ne noterait le départ, n'était-ce un observateur d'intensité & d'intention.  Un peu de poussière des plus fines : les argiles qui définissent la capacité des échanges du sol par lesquels une fertilité peut se construire.

Quelques tonnes qui s'échappent par hectare équivalent à quelques camions de terre fertile enlevée aux parcelles d'une ferme chaque année.  En une carrière de paysan, imaginez le tonnage de tous ces camions offerts en holocauste aux rivières & aux vents !  Le chiffre en est astronomique.

  • Pour que la poussière adhère au sol, elle doit être partie du complexe humus tissé en la structure que les vivants du sol élaborent avec patience tout l'an, tout le temps.

Pour que le sol soit protégé des érosions & produise la nourriture que ces vivants animaux, racines, bactéries, cyanobactéries & mycelium consomment, il doit être couvert de plantes vivantes partout, tout l'an, tout le temps.

La poussière dans un sol est l'or du temps.

Lorsqu'un sol la perdit toute, on le dit ruiné.

  • 6.1.7 - un peu de poussière sur le champ - dust on the field.

Polygonum is a genus in the Polygonaceae family. Common names include knotweed, knotgrass, bistort, tearthumb, mile-a-minute, and several others.  In the Middle English glossary of herbs "Alphita", it was known as ars-smerte.

  • 6.1.1 - S'il te plait, dessine-moi un sol riche ! - « Fa-mi la sol si doré. » - Earth's skin. / True riches.

Qu'est-ce qu'un sol riche?

La pédologie utilise des données de la physique & de la chimie pour décrire les sols.  C'est une science complexe & cependant je la trouve incomplète & c'est pourquoi je propose ici une classification des sols simplifiée, qui n'utiliserait que les cinq éléments.
Les cinq éléments ne sont pas égaux entre eux.  Ils répondent aux cinq sens de perception, se trouvent insérés chacun dans le précédent dans la suite qu'ils composent à la manière de poupées gigognes & chacun d'eux existe comme une combinaison particulière de l'ensemble qu'ils constituent.

L'élément espace contient tout selon l'idée de notre perception dans l'espace.  La relativité pourtant nous indique qu'à l'inverse, la présence de matière crée & modifie l'espace qui la contient.  L'espace est de plus & c'est d'importance occupé en outre par de l'énergie sombre & de la matière sombre que nous ne pouvons pas percevoir avec nos sens ordinaires.  Parce qu'il est empli d'énergie, les anciens l'avaient nommé éther par une sorte de prémonition à laquelle Einstein adhéra d'emblée.

L'élément air correspond au stade gazeux de la matière, c'est à dire à des molécules libres & mobiles.

Le feu est élément central dans la série.  Il l'est aussi dans l'univers car nous savons tous au tréfonds de nous-mêmes que tout n'est qu'énergie, vibration, mouvement, transmigration & transmutations.

Selon les formules* E = m.C² & E = 1/2 m.V² nous voyons que l'énergie est ce qui peut produire tout à la fois

de la matière - ce qui engendre l'espace - ou du mouvement - ce qui génère le temps.

L'eau, le stade liquide, apparaît par condensation du gaz.

La terre ou matière solide, naît de la cristallisation du liquide.


La suite est présentée en cet ordre selon la gradation du subtil vers le grossier.

  • *en physique selon Einstein l'énergie d'une particule égale sa masse au facteur du carré de la vitesse de la lumière dans le vide & selon Newton celle d'un corps égale sa masse multipliée par la moitié du carré de sa vitesse.

6.1.2  établi en épiderme sur notre planète. /  Sophisticated alive architectures. - Soils on earth.

  • La fertilité d'un sol peut être décrite par sa richesse en éléments subtils.
    Plus il est riche en les éléments les plus subtils – espace, air, humus – plus on le juge fertile & propre à toute culture.

L'élément « terre » dans le sol, correspond à sa matière minérale – pierres, graviers, sables, limons, & argiles.
Un sol comporte également des cavités dont une part est emplie « d'eau », & l'autre part, « d'air ».
Le « feu » dans le sol, c'est l'énergie potentielle d'origine solaire que contient son humus.
Et « l'espace » du sol, c'est sa profondeur, son volume, créé au fil des ans par toute l'activité & les mouvements lents & rapides des êtres vivants qui l'habitent, racines, vers, insectes, animaux, mycéliums, bactéries, levures, algues vertes unicellulaires.
Quand un sol est fertile, il est profond, aéré, humifié - riche en humus - & de ce fait, capable alternativement de retenir et restituer l'eau, selon les besoins de la saison.  La partie minérale d'un sol riche, n'y est plus majoritaire.
A l'inverse, un sol est dit pauvre si sa composition est essentiellement minérale, comme c'est le cas dans les déserts & les grandes plaines de monoculture céréalière.

L'intérêt de cette classification nouvelle des sols est de les relier complètement à la roche-mère & la nappe d'eau d'une part, & aux êtres vivants qu'ils portent & qui l'habitent d'autre part.
Le sol perd alors son statut de milieu, pour accéder au rang de complexe intégré.  Il reprend vie, enfin!

Selon cette nouvelle nomenclature, le sol peut être défini comme une architecture sophistiquée & vivante, composée des cinq éléments & établie en mésoderme à la surface de notre planète - l'épiderme en étant la couverture des plantes qu'ils portent.

Let us now in this new way define soils.
They are sophisticated & alive architectures, made of the five elements, & present as a skin around our planet.

  • 6.1.3  Une pierre dans mon jardin. / A stone in my garden.

L'expression, "une pierre dans mon jardin" indique un problème.
Elle sous-entend qu'une pierre dans le jardin n'est pas souhaitable.
Qu'est-ce qu'une pierre?  Un débris de la roche mère.  La roche mère de quoi?  Du sol.
Si nous creusons une fosse pédologique, nous pouvons voir le profil d'un sol.
De haut en bas, nous situons successivement,

  • - l'humus,
  • - les éléments fins,
  • - puis des pierres, débris de roche mère mêlés à l'horizon inférieur du sol,
  • - la roche altérée,
  • - & enfin la roche saine.

Dans la nature, les pierres ne sont visibles qu'en deux sortes de lieux, les crêtes & les talwegs, car ce sont deux zones d'érosion forte, où la roche est naturellement nue.  Sur les sommets, le vent est trop violent & dans les lits des cours d'eau, l'écoulement trop rapide pour qu'une végétation s'installe.
Partout ailleurs, la présence de pierres indique une intervention humaine – soit que le sol ait été érodé, laissant les pierres sous-jacentes apparaitre, soit que des pierres aient été apportées pour bâtir des habitations ou des routes.
Il est à noter que souvent routes & habitations sont construites sur les sommets, ou dans les vallées.

Lorsqu'un jardinier trouve une pierre au beau milieu de sa terre, il l'extrait du sol pour l'emporter vers la bordure, car il craint qu'elle ne détériore un de ses outils:
C'est dans cette crainte que nous trouvons le sens moderne de l'expression.
Au lieu de se dire en lui-même, « Mon sol s'est tant érodé que les pierres apparaissent. » - ce qui correspond au sens réel de la locution – il ôte la pierre & accentue par cet acte l'appauvrissement de son sol.
Il aggrave le processus d'appauvrissement parce que la pierre, nous le verrons est partie intégrante du sol, & que l'ôter est donc retirer de la matière, de la substance au sol.
Il retire la pierre parce qu’il n'est pas conscient de cela, parce que la laisser risquerait de détériorer ses outils de travail du sol - charrue, cultivateur par exemple.

Because the real meaning was lost, because the awareness of the processes of construction & destruction of a soil has been forgotten, we remove the stone out of the soil. But actually, the stones are an integrated part of the soil. By removing them, we deprive it of one of its components.

  • 6.1.4  Les pierres sont le squelette du sol. / Stones are a soil's bones : Its stones are the skeleton of a soil & as such do contribute to its structure & dynamics.

Quand cette perte de conscience eut-elle lieu?
Il y eut un moment dans l'histoire de l'agriculture où l'outil devint plus précieux que le sol, où nous perdîmes le "sens de la terre", oubliâmes que le sol est de toute éternité "l'outil premier de l'agriculteur".
Dans un désert, c'est-à-dire une zone sans sol, les agriculteurs ne sont pas légion!

A une pierre, dans le complexe vivant & évolutif qu'est un sol, nous devons reconnaitre cinq fonctions au moins:
–    elle a un rôle structurant; elle offre tout d'abord une masse de résistance aux effets érosifs des agents climatiques.
–    elle améliore la portance du terrain, empêchant le tassement lorsque le sol est piétiné, ou par les matériels agricoles.
–    elle retient peu l'eau & a de ce fait un effet drainant.
–    elle peut accumuler de la chaleur & permet ainsi au sol de se réchauffer.
–    enfin, elle a un rôle de pédogenèse, c'est-à-dire que la pierre se transforme graduellement en sol, digérée par la biochimie très active des racines.  Ce dernier effet est de prime importance à long terme: un sol pierreux continue de croître & de s'approfondir.

En un mot, lorsqu'un sol contient des pierres, il est plus résistant & plus  fort, mieux drainé & réchauffé, & enfin, il demeure vivant & évolutif.

Observer la croissance d'un sol est un spectacle fascinant – réservé aux initiés;
le néophyte ne verra rien.

Watching a soil's growth is a fascinating phenomenon, but an inexperienced onlooker would not perceive it in any measure.

  • 6.1.5  Un pied de paysanne - a soil three foot deep.

Isa voisine trouve le sol au mas - la ferme de mars - très riche.

  • Elle a raison : en neuf ans la pédogenèse ouvra.
  • Le sol de marais, d'argile, de béton, de sables mouvants, de pseudogley, de gris, de bleus
  • est devenu de limons, de frais, de bruns, de souplesse, de profondeur.

Les cinq sources de trois rus - bloqués de 1914 à 2003 - coulent

eau libérée de quatre de vingt de dix générations de régrès agraire.

Les cinq trèfles de trois types firent leur ouvrage,

ouvrirent au feu qu'est l'humus vivant, la terre qui bée.

  • La terre gémissante, indurée, recuite
  • criait la douleur aigre des paysans pauvres.
  • L'eau piégée en son sein ne pouvait s'enfuir mourrait.
  • Neuf ans durant nous prîmes le soin le plus grand à ne plus tasser le sol,
  • même de la surface d'un pied de paysan!

Au sol réalisé, ouvert enfin

quelques plants de luzerne spontanément germèrent,

tandis que la luzerne alentour n'existe pas

même de la surface d'un pied de paysanne!

  • Le sol récite la litanie des terres brunifiées.
  • Les esclaves blancs - le bleu du gley -
  • & noirs - le gris du mor - ont fui.

pédogenèse, genèse des sols / gley, horizon du sol en position de saturation en eau constante de longue date / mor, humus brut sombre acide, riche en carbone

  • 6.1.6 -  Que paysan ne voie pas boue à l'horizon ni sur sa houe !

A des articles précédents, nous avions évoqué l'impérieuse pratique consistant à fouler le sol sans jamais le tasser.

  • Lorsque nous terrassons, prenons soin aussi à ne pas devenir boueux.

Si la boue colle à nous & nos souliers, c'est que nous sommes en train de marcher sur un sol nu & humide, deux facteurs qui en fragilisent la matière, le déstructurent, détruisant les liens entre ses divers agrégats.

  • Ces particules du sol sont lors en train de se coller ensemble en une pâte qui n'existe pas dans la nature.

Si le paysan, la paysanne constatent que de la boue colle à leurs pieds, il devraient tant que faire se peut dans l'instant modifier le geste ou même le cesser pour le reprendre plus tard, lorsque les données de la météorologie seront plus inclinées au sec.

  • Il est vital aux jeunes enfants d'apprendre à connaître les éléments.  Passés dix ans, nous devrions avoir épuisé ce besoin, intégré en notre corps par les sens cette connaissance que nul autre que le sol ne saurait nous inculquer.

L'exception à la règle pourrait être le lissage du sol en boue d'argiles pratiqué pour l'établissement des rizières ou paddies en vue d'y planter le riz dans l'eau.  Elle n'est pas exception pourtant car Fukuoka démontra que la production de riz en semis sec offrait de bien meilleurs résultats.

  • ---

les 5 éléments dans le sol -  5) le feu créateur de l'eau /

4.5 le feu créateur de l'eau / p
  • prairie fleurie ou quart-paysage

les feuilles génèrent des feuillets

  • Les feuilles de peuplier tombées au ruisseau se collent entre elles, s’agrègent comme les feuillets silicates d'alumine des argiles.  Entre ces feuilles & ces feuillets, l'eau se stocke, les ions se forment.  La forme est similaire, la fonction est la même, mais l'humus présentera l'avantage d'une capacité de stockage de l'eau vingt fois supérieure aux feuillets d'argiles, avec de plus - à la différence des argiles qui en gardent toujours une part bloquée en elles - la totale restitution aux plantes en périodes de déficit hydrique.  L'humus présente en outre l'avantage d'une capacité de captation & de restitution des futurs nutriments des racine, voire de leur production, en quantité & diversité bien supérieure à ce que la simple physico-chimie du minéral peut.

La matière organique humique dans la nature est produite de manière continue, car la plus grande part de la photosynthèse résultera en fin de compte, en fins de cycles en sa production.  Les acides humiques enfin participeront à la dégradation des roches & pierres en éléments de plus en plus fins jusqu'à l'argile qui est le constituant à la micrométrie la plus fine, en vue de la constitution du dit complexe argilo-humique si cher aux pédologues & agronomes.

C'est ainsi que l'humus ne concurrence pas l'action pue par les argiles, mais la complète jusqu'à enfin s'y associer : les colloïdes d'humus s'unissent aux colloïdes d'argile pour former le complexe capteur d'ions où les cycles de croissance débutent & finissent.  La substance des humus - à la face cachée lunaire souterraine du cycle de vie - est produite en continuité par tout écosystème assez complexe pour être digne de ce nom.

  • Les activités humaines tournées vers les profits rapides prennent le risque de détruire les humus.  La vision de l'agrinature consiste à continuer de protéger ceux-ci tout en produisant en faveur des humains les nourritures du corps, des sens & des perspectives de vie.  Ces nourritures sont des denrées aliments, des paysages, des sols, du bois, un cadre de vie : de la beauté, de la bonté & de la joie en somme.

danskeletajerre  le 08/03/2015 :  La nature ne va jamais assez vite pour nos désirs : le gain & la patience ne font pas bon ménage.

  • le feu créateur de l'eau

Selon la cosmogonie de création, tout l'univers commence par un son, ou plutôt une vibration dans l'espace (1).  Cette vibration peut être assimilée à l'inversion du spin de l'électron des atomes d'hydrogène.  Dans l'atmosphère (2), la fréquence devient son & parfum.  La lumière solaire que reçoit la planète y demeure en partie sous forme de chaleur (3) conservée à son entour par l'effet de serre, la captation par l'air de cette chaleur reçue.  Soumise à cette chaleur, la glace - un des composants primordiaux dans l'univers - fond, devient l'eau (4) liquide océan.  Au bout d'un demi-milliard d'années environ, des terres (5) émergent.  Ainsi la séquence s'écrit : espace (1) / air (2) / feu (3) / eau (4) / terre (5).  Il s'agit d'une concrétion, une co-création, un clîne du subtil vers le plus grossier.

  • L'élaboration des sols suit une motion inverse.  La matière de la roche (5) s'imprègne de l'eau des précipitations (4).  Y recevant les rayons solaires (3), des micro-algues & cyanobactéries inventent la photosynthèse, processus consistant à incorporer de l'air (2) - carbone & azote - dans le sol en croissance.  Sous l'effet de cette insufflation, l'espace (1) du sol s'expand.  La séquence de cette pédogenèse est nous le voyons, celle aussi de la photosynthèse, du vivant macroscopique ou de la fertilisation, soit du grossier au subtil : minéral (5) / eau (4) / énergie (3) / air (2) / volume (1).

Les déchets produits par la vie apparue engrènent lors les chaînes & cycles trophiques en lesquels la vie macroscopique se détruit par ré-augmentation de l'entropie.  Un déchet est digéré par un être vivant, ce qui conduit à un accroissement du sol en volume (1) par sa structuration & un rejet de carbone vers l'atmosphère (2).  Les substances de ces chaînes de transformation constante & discontinue sont nommés humus, le principe dynamique ou solaire (3) de la vie au sein d'un sol.  L'humus présent multiplie par cent la capacité du sol à stocker une eau (4) qui sera restituée ensuite aux plantes selon leur besoin.  L'humus enfin en ses transsubstantiations, conduit à digérer la roche pour qu'il puisse se mêler aux argiles (5), formant le fameux complexe sans prix si cher aux agronomes.  Cette dernière séquence s'écrit donc : espace ou volume (1) / air ou carbone (2) / énergie stockée ou humus (3) / eau stockée (4) / terre ou complexe argilo-humique (5).  Il s'agit d'une re-création.

  • Dans ce mode de perception, la vie macroscopique telle que nous l'observons, ainsi que la pédogenèse ou la fertilisation sont des processus de destruction avec absorption d'énergie solaire & la diminution de l'entropie qu'elle permet.  Elles sont destruction en ce sens qu'elles progressent selon le cycle inverse - 5 4 3 2 1 - de la création.  Cette destruction élabore l'espace du vivant à partir de la matière avec comme moteur l'énergie qui est tout.

La vie dans le sol - mézofaune, microflore, mycélium - est en revanche une re-création - 1 2 3 4 5 - de ce que la vie visible détruisait.  Le stock d'énergie présent dans le profil décroit en ces processus, & l'entropie - qui est une mesure du désordre - y retrouve ses droits.  Cette création de matière à partir de l'espace est un phénomène inexorable.  Chaque fois que nous tentons de l'empêcher, nous nous inscrivons en opposition aux lois de l'univers.  Dans l'univers, les deux mouvements, création & destruction s'équilibrent.

  • Sur la Terre en revanche, l'entropie peut diminuer si nous permettons aux arbres & plantes de la planète d'absorber l'énergie émise par notre étoile.  La vie des plantes est nourrie par la vie du sol qui en est la phase cachée.  Sur les continents, la quasi-totalité de la biomasse - le vivant - se trouve dans le sol.  Les représentants les plus célèbres de cette vie secrète sont les vers & les filaments de champignons.  Les représentants de la microflore en sont les plus nombreux & les moins connus.

4) les pierres sont le squelette d'un sol /    La pierre en sa place native.

  • Les pierres sont le squelette d'un sol.  Soulevez une pierre : vous y verrez des radicelles nombreuses qui se nourrissent à son contact.  Vous découvrirez la faune nombreuse qui vit par en dessous le débris minéral, y cherchant un abri temporaire, un logis particulier.  Notez ces détails de la diversité subtile qui est vie.  N'ôtez donc pas la pierre du sol : remettez la en sa place native & naturelle.

quelques recettes en pédogenese, les saints 5 du sol /  De colline en kaolin.

  • Qui pourra avérément prévenir que les mots ne s'envolent de colline en colline?  Le mot « colline » a pour origine le Chinois « Khaô-Lîn », le contrefort de la montagne ou piémont.  Le substratum des collines du Limousin est un granite de très grand âge & par conséquent très érodé. Les argiles qui résultent de l'altération finale du granite sont blanches, du type « Kaolin » caractérisées par une faible cohérence & une surface microscopique d'adsorption, de stockage & d'échange d'ions minime.  De ce fait, les sols des collines limousines aux argiles de Khaô-Lîn sont de texture essentiellement sablo-limoneuse & de structure faible.  Durant nonante années, les sols de la "ferme de mars" furent successivement délaissés, surexploités, tassés, asphyxiés, pillés & ruinés.  Depuis sept ans, nous œuvrâmes à permettre à ces sols de reconstruire l'édifice périlleux de la micro-architecture vivante qu'ils avaient été.  L’observation que toutes les pierres leur furent une à une ôtées indique le soin extrême qui leur était consacré.  Tant de dur labeur préalable au labour révèle le caractère hautement précieux qu'ils possédèrent jadis aux yeux de leurs fermiers & propriétaires.  Le paradoxe réside dans le fait que cela contribua à leur dégradation finale, ainsi que nous le vîmes en d'autres points de ce texte.  Un terrain dépourvu de pierres est soumis au tassement s'il est horizontal, ou à l'érosion hydraulique s'il est pentu, & aux autres formes d'érosion dans tous les cas.  Bien que ces sols se soient considérablement améliorés depuis six années, ils demeurent pauvres, peu réactifs & de capacité hydrique médiocre.  Ce qui leur fut prélevé au cours de tant de temps doit désormais leur être redonné sous la forme d'amendements: les stocks ioniques sont épuisés.  Nous allons les reconstituer par des apports de marne, d'algues, de déchets de poisson, & de fumiers de provenance externe.  Par analogie, nous pourrions comparer notre sol à une batterie déchargée, dont il faut reconstituer les stocks d'ions par injection massive & prolongée d'énergie neuve.  Ensuite, il faudra veiller à toujours leur restituer l'intégralité de ce qui n'est pas destiné à la vente pour l'alimentation humaine. Seuls seront exportés du sol les produits de vente. Tout le reste demeure sur place.  Il faut par surcroît apporter un surplus de matière organique & de lignine, tant de nourriture & d'énergie qui seront mis à usage & profit, puis recyclés par le monde vivant du sol. Le bois raméal, fragmenté ou non permettra ces apports.  Aux abords des arbres de haies & des lisières, le gain de fertilité est d'ores & déjà visible.  La proximité des arbres y protégea les sols des excès du climat, & l’apport d’humus par chute des feuilles & brindilles y limita leur dégradation.

Christine : De colline à collis, nous trouvons facilement dans n'importe quel dictionnaire étymologique, mais de collis à khaô-lîn, quel cheminement, où chercher, car j'imagine qu'il existe de multiples exemples, tous aussi poétiques du voyage des sons?  Du chinois au latin, par quel intermédiaire, en quelle époque?  On se prend à rêver.

  • La route de la soie est fort ancienne & parcourait d'est en ouest & d'ouest en est la longueur du continent d'Eurasie depuis la langueur active de Chine jusqu'à l'activité languide d'occident.  Ainsi Europe connut la porcelaine, le papier, la poudre, les pâtes, l'encre, la monnaie.  Lorsqu'un marchand demanda à un autre marchand la recette du vase si blanc, le Mandarin répondit Kaolin.  Comme l'autre n'entendait pas la langue, il le mena aux environs de Limoges, païs de collis.  Par un trou dans la terre l'argile fut trouvée.  Une ethnie se définit par sa manière de parler & sa manière de prier.  Le cheminement des symboles, des sons, des mots peut être tracé depuis Bharat des Dravidiens - dans le sud de l'Inde - vers la civilisation copte, l’Égypte, la Phénicie, la Crète, la Grèce, les Gaules, c'est-à-dire l'Europe de la Turquie & Golan de Syrie jusqu'à l'Irlande.  Les marchands ou Vaishas, les conquérants ou Kshatriyas  circulent & transportent aussi les mots, créolisent les langues.  Il existe aussi un courant en linguistique qui pense qu'existait dans la nuit des éons au début une langue native unique.  Les mots les plus anciens sont des onomatopées d'une seule syllabe désignant les catégories de la nature ou du groupe : eau, vent, feu, mer, ru, thé, vin, pain, je, nous...

La simplicité & la complexité cohabitent en toutes les langues.  La poésie consiste à simplifier la langue en complexifiant l'idée au sens d’affiner, cheminer plus avant, approfondir - créoliser donc, emprunter à la langue de l'autre les mots & idées autres, s’affranchir des errements du passé, du joug du vieil homme.  Nous voyons donc qu'elle peut être tout à fait spontanée ou par contraste une recherche, puisqu'en science la tendance ce jour va à l’interdisciplinarité...

  • la fertilité du silicium silicate & autres substrats acides

Il est suggéré souvent que les sols à substratum de granite seraient pauvres.  Ce n'est pas exact.  Il est vrai que la roche est riche en silice.  Elle se décompose en sables, limons & argiles du type kaolin.  Les sols de sables & limons sont des terres de faible cohésion & de ce fait sensibles à l'érosion.  Il est vrai que les granites sont des roches de montagne.  La pente des montagnes accroît les facteurs d'érosion également par l'écoulement qu'elle induit, la violence des vents, la fréquence des pluies & les amplitudes thermiques.  Il est vrai que le kaolin ou argile blanche qui nait en résidu de la décomposition de la roche granite si dure, fait montre d'une remarquablement faible capacité adsorption - ce qui signifie que son aptitude à stocker les ions nutritifs pour les servir ensuite aux racines des plantes selon leur besoin est en tout état de cause très minime.  J'ai vu sur sol calcaire des chênes de cinquante ans au tronc gros comme le bras : le calcium libre en trop grande teneur est un toxique à de nombreuses plantes aussi.  Par ailleurs, les roches calcaires ne retiennent pas l'eau, la laissant percoler de plus en plus bas en sous-sol.  Les grottes, avens & karsts en sont de belles illustrations.  A l'inverse, le granite est imperméable.  Toute eau reçue par un sol sur granite peut de ce fait être utilisée par les plantes qu'il porte.  La matière organique par ces plantes produite ne sera de ce fait que peu exportée.  Elle deviendra un jour humus, matière réputée pour sa qualité à garder l'eau en réserve dans des proportions au-delà de nos imaginations.  C'est ainsi que les sols sur granite deviennent humiques.  Le froid de l'humidité qui tire vers l'acide & les acides humiques tout deux contribuent plus encore à décomposer la roche qui les engendra jusqu'au stade ultime en finesse, l'argile.  Le kaolin ainsi formé & accumulé à l'horizon bas du sol y établit une couche imperméable & ce caractère a son tour renforce la capacité qu'avait déjà le sol à conserver toute eau reçue par lui sans accepter d'en perdre une goutte.  Nous voyons donc en ce procédé la phénomène richesse des sols de granite s'élaborer par leur capacité à conserver l'eau & à fabriquer de ce fait de l'humus.  Le kaolin par en dessous nous ferait penser à l'argile d'un pot.  L'humus au-dessus évoque le terreau qu'une jardinière attentive plaça dans le pot.  Ainsi sont les sols de granite, généreux & de grande capacité de croissance.  Certes ils ne connaissent pas le complexe argilo-humique dont le noyau souvent a besoin d'un atome de calcium pour se constituer  En revanchent ils possèdent de l'humus d'abondance & s'ils sont vieux, des limons de la finesse la plus fine qui pourront jouer le rôle d'argile presque.  Ceux qui sauront garder leurs sols de la pente & ce faisant de l'érosion & qui sauront de plus mobiliser leur humus sans le laisser se minéraliser, verront croître leur terre en couleurs & volume : grandir, gonfler, s'élever, l'acidité s'évaporer, la fertilité accroître.  Comparer la richesse des uns & des autres ne mène à rien.

Chaque lieu possède un génie qui lui est propre & il existe toujours une manière de le valoriser.  La méthode & la stratégie varieront selon les cas.  Pauvreté n'est pas naturelle.  Si notre sol est pauvre, il importe d'élucider l'origine de cet état de fait pour ensuite élaborer la méthode qui lui offrira toute capacité à se régénérer.  Si votre sol est riche, nous saurons aussi en étudier les mécanismes dans une perspective semblable qui aboutira à mieux protéger cette fertilité acquise au passé.  Nous pourrons par cette prescience aussi même l'augmenter encore un peu : c'est notre cadeau à ceux à naître.

  • beaucoup de temps, d'effort ou de travail - ego versus fortitude

La terre est tout à la fois la substance la plus commune, car elle constitue l'écorce de la Terre, & la plus rare aussi car un sol pour devenir riche, demande beaucoup de temps – soit d'énergie solaire raffinée – d'effort ou de travail, ou les trois.  Élaborer des substances chimiques - ce qui signifie qu'elles ne sont pas entièrement biodégradables, que les vivants ne les absorberont pas tout à fait & qu'en conséquence des rémanences en subsisteront dans les chaînes alimentaires - ou remonter du sous-sol profond qui était leur lieu naturel des métaux lourds – plomb, uranium, mercure, cadmium, amiante – expose nos précieux sols à des dangers inouïs de nos ancêtres.  Ce qui est frappant en ce qui concerne ces substances & ces métaux lourds, c'est que nous en faisons usage en général le temps d'une génération.  Puis, après prise de conscience de leur danger, soudain nous cesseront d'y avoir recours, prouvant ainsi leur superflu, leur inutilité radicale, première.  Le prétexte à leur emploi fut la recherche d'un progrès technique ou d'un profit pécuniaire.  Ces deux données se basent sur l'illusion que nous pourrions résoudre les paradoxes de l'humaine condition par des stratagèmes technologiques ou financiers.  Après usage, ces molécules surgies de nos usines, c'est-à-dire notre projection mentale vers le futur, ou du sous-sol, c'est-à-dire du passé géologique, deviendront déchets & inévitablement contamineront des sols.  Il est fort probable alors que des humains seront atteints dans leur corps par les conséquences de ces contaminations.  L'immoralité consiste à supposer que l'autre est autre, différent.  Elle est de ce fait la racine du racisme.

Le racisme trouve son origine dans le clan.  La pensée clanique est forme collective de l'égoïsme.  L'égoïsme quant à lui, est la conscience étrécie d'être avant tout un corps physique, essentiellement matière, sans dimension spirituelle.  Polluer les éléments au sein desquels notre corps physique doit exister est signe de cette carence spirituelle, cet étrécissement de la conscience.  L'immortalité & l'immoralité ne sauraient cohabiter en nous.

  • bois raméal non fragmenté - non-fragmented twigs' wood

Gilles Lemieux, agronome québécois a mis au point depuis des décennies la méthode dite du "bois raméal fragmenté", ou B.R.F. qui consiste à amender le sol grâce à un broyât de jeunes rameaux encore feuillus, en fin de saison.  La lignine, composant caractéristique des tiges & du bois, est la seule ou principale source d'humus.  Les filaments de mycélium - la part microscopique, invisible des champignons - du sol sont parmi les rares êtres vivants capables de la dégrader.

Le processus total dure huit années, au cours desquelles toutes les formes intermédiaires d'humus vont exister successivement et permettre ainsi la vie du sol et la nutrition des plantes qui y poussent.  Ainsi que nous pouvons digérer nos aliments uniquement par l'intermédiaire de notre flore intestinale, les plantes en général absorbent les nutriments du sol par association de leurs racines avec le mycélium, ce que l'on nomme mycorhizes.  L'amendement par B.R.F. rend superflus:

  • les engrais (3),les travaux du sol (5), les désherbages (2)& l'arrosage (4).

Aux paysans qui ne disposent pas d'un broyeur, je propose le "bois de rameaux non fragmentés" - B.R.N.F.  On plante par graines ou boutures, ou jeunes plants, tous les trente mètres par exemple, une ligne d'arbres orientée nord-sud ou est-ouest.  Ensuite, tous les deux ou trois ans en fin d'été, on coupera ces jeunes arbres à la base.  Les rameaux sont laissés en cordon de chaque côté de la haie.  Au bout de six mois, leur bois se fragmente facilement lorsqu'on le piétine.  Il peut être alors répandu sur toute la surface de la parcelle.

  • commentaire d'Eléa en recherche verdoyante : "Bonjour. Au hasard d'une recherche je tombe sur cette page.  Je me permet de réagir.  Je suis co-auteur d'un ouvrage sur les BRF : http://brfdelarbreausol.blogspot.com/  Gilles Lemieux est l'inventeur du terme BRF et a beaucoup travaillé à leur diffusion dans le monde.  Nous lui devons énormément.  Cependant, le véritable instigateur se nomme Edgar Guay.  Un certain Jacques Hébert a fort œuvré à ses côtés dès le début.  Ce n'est que dix ans après cette découverte que le professeur Lemieux intervint.  Voilà pour l'histoire!  Avec mes sentiments les plus verdoyants."

Le cas est courant.  La personne qui développe & répand une invention est par voie de conséquence, plus connue que l'inventeur véritable.  A tel point que l'invention lui sera le plus souvent attribuée. L'humus nous incite à l'humilité.  Le rôle que la vie nous fait jouer n'a pas de rapport exact avec notre valeur réelle.  Nous sommes tous des diamants, mais seuls les diamants taillés attirent l'œil. Un diamant brut semble au premier regard, une pierre ordinaire.

Guy Kastler nous enseigna que les plantes se nourrissent d'air pour l'essentiel.  L'air contient surtout de l'azote, de l'oxygène pour un cinquième & un peu de carbone.  La nutrition des plantes consiste à fixer le carbone en une disposition de matière de plus haute énergie.  La chlorophylle des feuilles absorbe l'énergie de la lumière solaire qui permet cette réaction de réduction biochimique. Par le moyen de cette réaction dans leurs feuilles, les plantes inventèrent un moyen de stocker de l'énergie, & puisque ces plantes seront consommées tôt ou tard, l'énergie qu'elles avaient ainsi mise en réserve est offerte à disposition du monde vivant conçu comme un ensemble, un tout.  C'est ce que l'on nomme l'augmentation de biomasse.  L'azote est un élément majeur de la nutrition du fait qu'il est le constituant caractéristique des protéines, composantes de structure & de fonctionnement des cellules.  Le ratio entre carbone & azote est une donnée critique de toute nutrition.

  • Lorsque mesuré en conditions optimales d'éclairement, de température & de disponibilité d'eau, le processus de photosynthèse se révèle extraordinairement efficace (trois fois plus que les cellules photovoltaïques). Pourtant, dans la nature ou dans un champ, ces facteurs sont très rarement tous réunis & c'est pour cela que le rendement de croissance d'une plante en conditions de terrain est bien plus modeste, soit un dixième environ de l'efficacité des mêmes cellules.   Souvent au printemps & à l'automne, par temps doux & humide, la photosynthèse s'accélère, ce qui signifie une fixation excédentaire de carbone par la plante.  Il y a dans ces moments, déséquilibre de disponibilité entre carbone & azote & de ce fait, nécessité de stoker le premier.  Les plantes disposent de deux lieux de stockage de cet élément: en premier, les tiges dont la molécule biochimique complexe caractéristique est la lignine – le constituant spécifique du bois – & en second, le faisceau de mycélium d'un sol sain.

Le mycélium, ce sont les filaments blancs microscopiques qui constituent les champignons.  Vous en avez peut-être vu en creusant le sol d'une futaie résineuse au couvert sombre. Parfois, à fréquence relativement rare, ces filaments du sol émettent un carpophore, c'est-à-dire un champignon, objet de nos cueillettes, mais la majeure part du temps la vie mycologique si essentielle au plantes reste à nos yeux cachée dans le sol, filaments tissés dru, mais invisible réseau.

  • à toile rompue, la maladie mentale

Dans les sols laissés à leur état naturel, non travaillés d'outils pendant longtemps, le faisceau de filaments microscopiques constitutifs des champignons a eu le temps de se tisser.   Les champignons sont parmi les rares êtres vivants qui peuvent dégrader la lignine.  Leurs filaments dans le sol naturel, sain occupent tout l'espace du sol & s'associent en un réseau en lien avec les racines des plantes.  Tout le système racinaire dans un sol est donc semblable à une trame dont les liens les plus subtils & omniprésents sont ces filaments de mycélium qui forment symbioses nommées mycorhizes avec les racines.  Cela explique en partie pourquoi les jeunes arbres croissent lentement: leurs mycorhizes n'ont pas déjà eu le temps de se constituer.   Nous pourrions comparer ce mycélium associé aux racines des plantes à notre flore intestinale composée de bactéries, logée au plus intime du corps & ouvrière centrale de la nutrition.

L'agriculteur d'expérience compare le réseau mycélien du sol, microscopique, étendu, fragile, à un canevas de toiles d'araignée.  Toute intrusion d'un outil dans le sol romprait cette toile arachnéenne.  Lorsque nous heurtons le sol avec un outil manuel, la déchirure du mycélium sera peu étendue & il pourra se retisser.  En revanche, tous les outils tirés par tracteur vont arracher la totalité de la toile à plus ou moins grande profondeur.   Imaginez maintenant une céréale moderne à courte paille semée dans un champ après labour, ce qui est le cas le plus courant.  Cette céréale ne dispose pas de lieu de stockage du carbone pour les jours de photosynthèse surabondante, puisque ses tiges sont fort courtes & le mycélium du sol momentanément détruit ou détérioré.  Lors, des champignons, chassés du sol, montent sur la plante à la nutrition déséquilibrée & ainsi apparaissent les maladies cryptogamiques.   Voyant la maladie honnie qui menace sa production bénie, le jardinier, l'exploitant agricole crient au scandale & lui appliqueront sans retard le traitement chimique ad hoc.   La vraie maladie est toute mentale, dans la tête des humains qui ont coupé le contact irremplaçable de leurs pied, de leur œil d'avec le sol nourricier.   De la pointe des outils de nos tracteurs, nous traçons sans y penser dans l'absurde un cercle vicieux dont, par force centrifuge tout ce qui avait compté dans la vie au yeux des sages d'antan fut éjecté, lenteur, douceur, patience, force d'âme.

 "Au commencement était le Verbe.Jean 1.1

  • Selon la théorie du Big Bang, au départ, tout l'univers est concentré en un point virtuel.  Dès l'explosion, l'espace-temps se crée.  Dans l'espace, des atomes épars - le gaz.  La température & la vitesse sont extrêmes.  Avec l'expansion, vient le refroidissement - la condensation, matière liquide.  Peu après, la cristallisation, matière solide.

Dans le vide, l'espace, l'éther, le vent sidéral empreint d'énergie noire, l'atome premier est d'hydrogène, composé d'un proton & d'un électron.  Les atomes s'agrègent & sous la pression de la gravité, entrent en fusion nucléaire, la naissance des étoiles.  L'étoile nait en une spirale qui éjecte des parties de matière, roche liquide qui formera les planètes.  Une croûte solide se forme sur les planètes telluriques.

La matière du soma d'une plante provint pour sa quasi-totalité de l'air & pour une toute petite partie, du sol.  L'azote vint de l'atmosphère où il fut capté par l'intermédiaire des micro-organismes associés en symbiose aux racines.  Le carbone quant à lui est capturé directement dans l'atmosphère à travers les stomates des feuilles.

La haute énergie potentielle contenue dans les plantes y fut insufflée lors de l'hydrolyse au sein des chloroplastes exercée par la molécule de chlorophylle.  L'oxygène de la molécule d'eau est alors rejetée dans l'air où elle sera jugée utile à beaucoup pour respirer.  La cellule à hydrogène qu'est la feuille y distille peu après le si précieux constituant énergétique, le glucose qui deviendra plus tard amidon ou cellulose.  Un peu de minéraux & oligo-éléments participent à la catalyse des processus biochimiques de fabrication & stockage dans la plante.  Nous voyons ici qu'une plante en son mouvement trophique réitère en une re-création, une récréation, l'apparition de l'univers.

  • une conscience de vie

Dans la nature entendue au sens de la présence de vie sur terre, chaque élément est natif du précédent & les noms qui leurs furent donnés correspondent surtout à ce que nos sens en perçoivent.   La forme de la conscience de vie en la plante la pousse à croître.  Pour ce faire elle absorbe les molécules de l'atmosphère.  Cette fixation est possible par l'apport d'énergie, lumière & chaleur radiées par l'étoile soleil qui est aussi le centre de gravité de tout mouvement.  L'eau est l'aliment suivant nécessaire à la plante, captée par les racines après avoir été évaporée des mers & des continents par les rayons solaires & transité en nuées dans le ciel, puis en nappes sous la terre.  Le sol où la plante s'ancre, s'édifie progressivement & en permanence en conséquence de l'utilisation de l'eau en son sein par le vivant, végétaux, animaux, microbes.   L'expansion de l'espace manifestée ici bas en vie biologique se nourrit d'air qu'elle fixe dans la lumière.

  • La pluie nait du soleil & le sol de la pluie.

Dans la nature au sens de l'univers des noms plus universels leurs furent attribués: énergie sombre, gaz, chaleur & mouvement, matière liquide, état solide.  Les deux idées se rejoignent en une convergence de l'astrophysique & de la biologie, de la nature comme manifestation de l'univers & son concept que le siècle de Rousseau aurait voulu limiter à la manifestation de la vie, la nature dont nous ne pouvons que faire partie & celle dont nous voudrions parfois nous distinguer.  L'idée de séparation est toujours insufflée par le groupe constitué en classe qui pense y trouver l'expression de sa suprématie & c'est pourquoi ces idées naissent & meurent au fil des époques & des civilisations.   Notre travail d'observateur réside en conséquence & sans répit à réunir car quoiqu'il advienne, les opposés devront cohabiter.

La pédologie utilise des données de la physique & de la chimie pour décrire les sols.  C'est une science complexe & cependant je la trouve incomplète & c'est pourquoi je propose ici une classification des sols simplifiée, qui n'utiliserait que les cinq éléments.  Les cinq éléments ne sont pas égaux entre eux.  Ils répondent aux cinq sens de perception, se trouvent insérés chacun dans le précédent dans la suite qu'ils composent à la manière de poupées gigognes & chacun d'eux existe comme une combinaison particulière de l'ensemble qu'ils constituent.

L'élément espace contient tout selon l'idée de notre perception dans l'espace.  La relativité pourtant nous indique qu'à l'inverse, la présence de matière crée & modifie l'espace qui la contient.  L'espace est de plus & c'est d'importance occupé en outre par de l'énergie sombre & de la matière sombre que nous ne pouvons pas percevoir avec nos sens ordinaires.  Parce qu'il est empli d'énergie, les anciens l'avaient nommé éther par une sorte de prémonition à laquelle Einstein adhéra d'emblée.  L'élément air correspond au stade gazeux de la matière, c'est à dire à des molécules libres & mobiles.  Le feu est élément central dans la série.  Il l'est aussi dans l'univers car nous savons tous au tréfonds de nous-mêmes que tout n'est qu'énergie, vibration, mouvement, transmigration & transmutations.  Selon les *formules  E = m.C² &  E = 1/2 m.V²  nous voyons que l'énergie est ce qui peut produire tout à la fois de la matière - ce qui engendre l'espace - ou du mouvement - ce qui génère le temps.  L'eau, le stade liquide, apparaît par condensation du gaz.  La terre ou matière solide, naît de la cristallisation du liquide.  La suite ci-dessus est présentée selon la gradation du subtil au grossier.

  • La fertilité d'un sol peut être décrite par sa richesse en éléments subtils.  Plus il est riche en les éléments les plus subtils – espace, air, humus – plus on le juge fertile & propre à toute culture.  L'élément terre dans le sol, correspond à sa matière minérale – pierres, graviers, sables, limons, & argiles.  Un sol comporte également des cavités dont une part est emplie d'eau & l'autre part d'air.  Le feu dans le sol, c'est l'énergie potentielle d'origine solaire que contient son humus.  L'espace du sol enfin, c'est sa profondeur, son volume, créé au fil des ans par toute l'activité & les mouvements lents & rapides des êtres vivants qui l'habitent : racines, vers, insectes, animaux, mycéliums, bactéries, levures, algues vertes unicellulaires, etc...  Quand un sol est fertile, il est profond, aéré, humifié - riche en humus - & de ce fait capable alternativement de retenir & restituer l'eau & les nutriments selon les besoins de la saison.  Comme dans un le terreau, la partie minérale d'un sol riche, y est une part mineure.  A l'inverse, un sol est dit pauvre si sa composition est essentiellement minérale, comme c'est le cas dans les déserts & les grandes plaines de monoculture céréalière réputées désormais pour la faible teneur en humus de leurs sols.

L'intérêt de cette classification nouvelle des sols est de les relier complètement à la roche-mère & la nappe d'eau d'une part, & aux êtres vivants qu'ils portent & qui l'habitent d'autre part.  Le sol perd alors son statut de milieu, pour accéder au rang de complexe intégré.  Il reprend vie, enfin!

  • Selon cette nouvelle nomenclature, le sol peut être défini comme une architecture sophistiquée & vivante, composée des 5 éléments & établie en mésoderme à la surface de notre planète - l'épiderme en étant la couverture des plantes que les sols portent.

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*en physique selon Einstein, l'énergie d'une particule égale sa masse multipliée par le carré de la vitesse de la lumière dans le vide &selon Newton, l'énergie cinétique d'un corps égale sa masse multipliée par la moitié du carré de sa vitesse. Les deux ne s'excluent pas.