• agronomy summarised / ENDSAM / espèce-variété / nutrition-couvert / densité-date / synergie association mélange / ev nc dd ms / EvNcDdSAM / kind & type / nutrition & cover / sowing rate & time / synergy & plant associations /

date couvert nutrition espèce variété

• les 9 critères d'espèce-variété / nutrition-couvert / densité-date / synergie-associations-mélanges
  

Voici un chou planté dans le sillon ouvert dans EVA à l'aide d'un outil à pointe fixe.  La photo semble irréelle, comme un photo montage.  La tentative échoua pour deux raisons lées à la présence d'herbes sauvages coriaces comme les renoncules bouton d'or.  D'une part, le couvert à la plantation était d'herbes spontanées laissées en l'état, dont la proportion en trèfles pérennes n'était que d'un quart environ.  Ce n'est pas assez.  Les trèfles annuels sont préférables.  D'autre part, aucun désherbage par coupe manuelle des adventices ne fut pratiqué après plantation, ce qui n'est pas raisonnable en ce qui concerne des plantes exigeantes comme les choux.  La date de plantation était aussi un peu précoce & le stock d'azote du sol trop faible pour produire des choux commercialisables.  En gros, les cinq critères d'espèce, variété, nutrition, couvert & date qui définissent la plantation ou le semis, n'étaient pas présents.

• L'agriculture naturelle - c'est-à-dire biologique & de pratiques minimales de travail du sol & coupe des adventices - ne peut réussir que sous ces cinq critères.

• le courage du coucourbite potimarron

Nous voyons ici le résultat de la plantation en mai d'un potimarron dans un sillon ouvert en strip till dans le couvert de trèfles EVA laissé après la moisson de la prairie céréale à l'août précédent.  Il y aura lieu d'apporter des amendements en matière organique au cours de la saison de croissance si nous envisageons d'obtenir des fruits de bonne taille.

• l'outil d'ouverture de lignes en semis direct dans EVA - Voyez ici un outil après de nombreux essais & ajustements pour ouvrir deux lignes en strip-till entre les roues du tracteur de maraîchage en vue de réaliser un semis direct ou une plantation dans le couvert EVA.

• Nous voyons ici l'ouverture du sillon en strip till dans le couvert de trèfles pérennes après coupe de ce couvert en vue d'y planter des courges & des choux ou semer des potagères du type racine.  Le précédent était la prairie céréale.

8 photos missing

• le courage du coucourbite potimarron -Nous voyons ici le résultat de la plantation en mai d'un potimarron dans un sillon ouvert en strip till dans le couvert de trèfles EVA laissé après la moisson de la prairie céréale à l'août précédent.  Il y aura lieu d'apporter des amendements en matière organique au cours de la saison de croissance si nous envisageons d'obtenir des fruits de bonne taille.
• engrais-vert Agrinature EVA / planter dans EVA prairie-céréale non-désherbage ARE
• la prairie céréale à Sardent - juillet 2013
• Ce choux dans l'herbe semble une photo de l'irréel.  Nous nous interrogeons lors: "Pourquoi désherber ?"
• bette dans l'herbe - On voit du chénopode, du trèfle des prés, de la consoude & de ces herbes qui effraient le jardinier classique, mais sont en réalité d'excellents couvre-sol.  Beaucoup de ces plantes spontanées à notre insu réparent, préparent, s'emparent de la fertilité future du sol.  A cet égard, nous pouvons les nommer engrais-verts de couverture permanente du sol, dit engrais-vert Agrinature ou EVA.  Ils sont tout à la fois des adventices de rotation engrais-verts - ARE.
• la prairie céréale - EVA semé dans la pépinière des blés populations à Sardent
• Les haricots & les trèfles cohabitent sans besoin de désherber.

nendo dango : les billes d'argiles

•  nendo dango ou billes d'argile - clay balls - semer en billes d'argile

La photo montre un méteil - blé & seigle - en billes d'argile roulées à la paume.   Le diamètre de bille est de sept à dix millimètres.  Dans sa parfaite conformation, elle est une sphère lissée sans craquelure.  Pour obtenir ce lissage, humectez quelque peu  vos paumes tant que nécessaire entre deux roulages.  Cherchez aussi un diamètre égal de toutes les sphères.  Après un temps d'apprentissage, rouler une bille demande environ une seconde.  Les billes seront semées dans un couvert de fabacées - pour réaliser un semis avec un taux de reprise proche de un - 100 % - sans toucher au sol qui demeure de ce fait vivant.  En l'occurrence, il peut s'agir d'un semis précoce à très grand écartement en ligne ou la volée au jardin.  L'espace entre deux billes devrait être de l'ordre d'un pied ou trente centimètres, ce qui correspond à un semis de cent mille grains, soit cinq kilogrammes par hectare.  Pour semer une telle surface, nous roulons lors les billes à l'aide d'une bétonnière libérée de ses pales & dont le tambour tourne en position presque horizontale.  Pour les petites fraines de potagères, la proportion d'argile est de sept pour un en volume.  Pour les céréales, une proportion de trois devrait suffire.  Faire tourner le mélange avec un angle ordinaire d'inclinaison du tambour.  L'humecter lentement en vaporisant, prenant soin de ne pas dépasser le point critique où il ne formerait qu'une seule grosse boule.  A l'approche de ce point, réduire l'angle d'inclinaison de l'axe de rotation jusqu'à l'horizontale & briser les éventuels amas d'une paume pour limiter la taille des billes.

• Par ce procédé, la variabilité du diamètre des billes sera en général plus large, tant que nous n'aurons pas atteint une maîtrise parfaite de la pratique.  Continuer de rouler les billes quelques minutes, puis vider la machine en rotation.  Les étaler & les sécher un jour ou deux à l'ombre avant usage.

• la semence de méteil fut roulée en des billes d'argile (nendo dango en Japonais) obtenues au moyen d'une bétonnière

à l'amertume nul n'est tenu

• Selon Masanobu Fukuoka & Panos Manikis, nous pouvons réaliser des billes d'argiles ensemencées par trois méthodes.  La matière de départ est une argile en poudre.  La proportion du mélange sera sept volumes d'argile pour un volume de graines.  Bien mélanger dans un saladier, puis humecter sans excès progressivement avec un vaporisateur .  Dès que la pâte a la consistance qui sied, sans trop de dureté ni être collante, nous en prélevons une petite bille pour la rouler rapidement entre nos paumes.  Pour des volumes plus grands, nous pouvons déposer les graines sur un plateau.  Donner un léger mouvement rotatif au plateau tout en alternativement le saupoudrant d'argile & le vaporisant d'un peu d'eau.  Cesser dès que les semences sont recouvertes d'argile & mettre à sécher.   Pour de plus grands volumes encore, nous pourrons utiliser une bétonnière dont les pales furent retirées.  Démarrer le moteur.  Humecter progressivement le mélange en rotation en vaporisant l'eau avec un pomme d'arrosage tout en pressant au fond de la cuve d'une main afin de briser le bloc en train de se transformer en pâte.  Nous pressons à la paume les gros amas d'argile pour les fragmenter & la rotation lisse ces débris, les roule en billes.  Une main est utilisée à briser la masse qui tend à se former, tandis que l'autre vaporise peu à peu.  A produire le volume d'une bétonnière ainsi, il faut briser la pâte pendant quelques minutes à partir du point où son humidité était suffisante.  Vers la fin, il faut veiller à ne pas dépasser un point critique d'humidité au-delà duquel toute la masse tendrait à ne re former qu'une seule boule à nouveau.  Les billes sont mises à sécher un jour à l'ombre.  Elles sont dans la pratique Agrinature utilisées en semis direct dans un couvert vivant.  Dans le cas des petites surfaces par exception on pourra les semer à l'inverse dans un mulch apporté.  Une variante possible pour une parcelle de taille moyenne avec un bon couvert à dominante de fabacées serait de ne déposer le mulch que sur les lignes semées, conservant le couvert dans les interlignes où il sera simplement coupé une fois en saison.

*nendo dango est la transcription phonétique de la langue du pays nippon pour "clay ball" ou bille d'argile

• theop le 05/10/2015 : Je me suis essayé à la fabrique de boulettes d'argile, à partir d'argile orangée trouvée en zone humide (notre dame des landes). Ce n'était donc pas de la terre argileuse mais vraiment de l'argile bien concentrée. Je l'ai laissée sécher, réduite en poudre. Ensuite, je l'ai mélangée à des graines & de l'eau pour en faire des boules de 3 cm de diamètre environ. J'ai butté cependant sur un facteur : la fragilité des boules d'argile. Ce fut le cas avec des billes plus petites (1 cm de diamètre). En effet, quand elles sèchent, les boules/billes d'argiles s'effritent, craquèlent.
Dans son livre semer dans le désert, Mr Fukuoka donne une "recette" assez précise des boulettes d'argiles, & il semble rajouter pas mal d'ingrédients dans ces boules.
D'où viendrait la fragilité de "mes" boules d'argile. La qualité de l'argile, sa nature, la quantité d'eau ?
Merci d'avance pour vos lumières.


marssfarm le 05/10/2015 : Je suppose que le facteur limitant était la pureté de l'argile. Elle devait être mêlée de limons. L'argile s'achète environ 15 Euros la tonne.
Fukuoka élabora une recette très complexe avant de l'abandonner. Il faut de l'argile assez pure. La réduire en poudre. La mêler aux graines à une proportion comprise entre un pour dix & un pour trois en volume. Humecter doucement avec un jet en brouillard. Il y a un point d'humidité à ne pas dépasser, donc à la fin on y va par petits jets. On fait une masse de la consistance de l'argile à potier ou pâte à modeler. Rouler des billes d'un centimètre maxi. Au besoin à la fin humecter les paumes très peu pour lisser la bille d'un aspect brillant. Sécher à l'ombre vingt-quatre heures au moins.

• theop le 08/10/2015 : Avant d'éventuellement de me lancer dans l'achat d'argile, j'avais envie d'expérimenter le procédé en ayant une visibilité du début à la fin. C'est pour cela que j'ai pris cette argile orangée des terres humides, sa structure en bloc me laissant penser que c'était une argile pure. Cependant, une fois séchée & concassée, j'ai du la passer au tamis pour enlever tout un tas de petits cailloux. Si je comprends, il faut donc de l'argile très pure, mais comment faire si elle n'est pas disponible sur les terrains alentour ? C'est peut être pour cela que Fukuoka a cherché une recette compliquée qu'il a ensuite abandonné ?
Qu'est ce qui fait que la boule d'argile va se fissurer ou non, surtout si elle est semée par hélicoptère ?

marssfarm le 08/10/2015 :  Par illuviation ou lessivage, les argiles qui sont des particules microscopiques tendent à migrer vers le bas où elle peuvent s'accumuler. Tout minéral s'hydrolyse vers l'argile à une vitesse plus ou moins grande. De ce fait l'argile n'est jamais pure dans la nature sauf en des cas d'exception où les carriers d'argile s'installent.
Si on construit un four en argile par exemple, il s'agit en fait d'un matériau composite argileux où l'argile est un ciment. Pour les billes & les pots en revanche il faut de l'argile pure pour obtenir une bonne résistance mécanique & l'étanchéité.
La limite définie entre argile & limons fins est arbitraire & la nature ne saurait la considérer. Le terme argile en fait ne désigne que la taille d'une particule minérale & il doit exister autant de sortes d'argiles que de roches, soit une infinité.
Quand nous pensons à Fukuoka, nous le voyons comme une personne & le risque serait de considérer tous ses écrits sur le même plan. L'homme était toujours mouvant, en recherche & c'est pourquoi il était réticent à donner des recettes hormis les exemples de ce qu'il avait réussi. Ses échecs nous pouvons le supposer étaient plus nombreux.
C'est la démarche qui importe & c'est pourquoi il parlait surtout de la démarche, se répétant inlassablement. A ce sujet encore nous nous trompons car je crois qu'il se lassait parfois.
La démarche importe & l'objet de nos vies est cette démarche qui transforme la forme humaine proche de l'animal en ce qu'elle peut être, en son potentiel qui n'a pas de limite. L'illimité dans le mal, nous l'avons vu trop souvent. L'illimité vers le don, c'est ce qui importe & que nous apprenons sur le chemin.

Dans la pratique, as-tu déjà vu une parcelle semée en semis direct dans un couvert de fabacées par la méthode des billes d'argile? Ici à la ferma de mars, nous l'avons tenté avec un succès insuffisant. J'ai vu les photos du champ à Iyo & aussi la photo d'une réussite obtenue par Panos Minikis en Grèce pour le reverdissement de zones désertes. Il avait surtout eu des échecs. Donc si tu as vu un cas de réussite, il nous intéresse de le savoir & d'aller le voir. Merci par avance.

• theop le 08/10/2015 : Je n'ai jamais rencontré quelqu'un enrobant ses graines avec de l'argile, c'est pour cela que cette pratique reste quelque part un mythe & dans ses œuvres publiques Mr Fukuoka la mettait souvent en avant comme un des piliers de son mode de culture, avec la paille laissée sur le sol.
Il est clair qu'il existe des sortes de fruits & de graines très différentes, & que chercher une méthode unique pour semer semble inadapté. Ce que promeut l'agriculture naturelle d'Olivier Barbié, c'est d'utiliser un maximum de semences, tel le bouleau, ce qui sera dans l'idéal l'unique investissement du paysan. La méthode des boules d'argiles me semble plus acceptable pour un terrain désertique, là où l'homme a détruit & là où il doit selon Mr Fukuoka tenter de réparer son erreur. Mais pour un champ plus ou moins fertile, n'est ce pas la peur du gaspillage de graines qui règne ? Tout cela ne dépend il pas de la grandeur du terrain & surtout de de la relation 'proportionnelle' ou mesurée entre l'individu & le sol sur lequel il s'est installé ? En effet, si Mr Fukuoka cultivait ses céréales sur de grandes parcelles, n'est pas pour en faire commerce & "nourrir le monde"?


marssfarm le 08/10/2015 : Lors de notre rencontre Fukuoka nous présenta ses "nendo dango" comme "the ultimate fertiliser concept" résumant toute sa recherche. Je sais en conséquence - mais d'une manière purement intuitive car je ne le vis ni ne le fis jusqu'à ce jour - que cette pratique est précieuse. Je l'assimile à la tradition des oeufs de Pâques qui devait exister bien avant l'invention de la judéité.
A force d'expérimentations, j'en vins à définir les 9 critères ENDSAM. Ce sont eux qui décident de la réussite ou l'échec d'un semis. Si les critères sont respectés, alors on pourra juste déposer une bille d'argile dans le couvert EVA & attendre. C'est le cas idéal.
Le champ de riz de notre champion mesurait mille mètres carrés dans la plaine & ses vergers environ cinq hectares sur la colline. La culture du riz lui importait certes, de par son côté magique en lien aux traditions, mais il n'en faisait pas commerce. Elle était seulement vivrière.
La proportion est à considérer entre disons cinq hectares & un dixième d'hectare. Elle est d'un cinquantième. Prions pour que l'agriculture en ce siècle prenne ce tour que les terrains de Masanobu esquissaient : des collines fleuries partout sur lesquelles les humains vivent & quelques céréales malgré tout parce qu'il faut de tout dans un monde.
Olivié Barbier me semble le meilleur des hommes, mais son enseignement la dernière fois que nous nous rencontrâmes était encore au stade purement théorique, académique.
L'agriculture a besoin de concret. Il y a déjà trop de docteurs qui théorisent en col blanc & bureaux climatisés. Entre l’œil & la main se trouve se situe le cœur humain siège de la conscience qui nous relie. C'est cela l'agrinature, le geste.
Le mental ne sait que diviser & c'est pourquoi plus on étudie la théorie, plus on devient ignorant. Dans le geste, l'univers s'exprime tandis que la parole elle ne parvient pas à le décrire vraiment.

• theop le 12/10/2015 : La "recette" des billes d'argile dans dans un couvert de paille semble donc être un aboutissement dont il ne faut nier ni le chemin ni les multiples avortons;
Je me rends compte que la lecture de Fukuoka m'a surtout marqué spirituellement, dans le sens d'un rapport au monde entier & infini. Et m'a donné à l'acte de cultiver (rendre culte) son caractère sacré. Peut être & comme souvent pour moi il faudra garder cette flamme secrète, intime, & éviter de bafouer la parole en tant que Verbe.

marssfarm le 13/10/2015 : "La recette des billes d'argile dans dans un couvert de paille semble donc être un aboutissement dont il ne faut nier ni le chemin ni les multiples avortons."

Dans un sol redevenu vivant la paille se décompose à une vitesse qui étonne.

"Je me rends compte que la lecture de Fukuoka m'a surtout marqué spirituellement, dans le sens d'un rapport au monde entier & infini. Et m'a donné à l'acte de cultiver, rendre culte, son caractère sacré. Peut être & comme souvent pour moi il faudra garder cette flamme secrète, intime, éviter de bafouer la parole en tant que Verbe."

Eviter de bafouer la parole ? I don't quite get what you mean.

• theop le 13/10/2015 : Bafouer la parole, c'est à dire l'utiliser à tort & à travers. J'ai souvent parlé de l'agriculture naturelle sans l'avoir pratiquée... expliqué ses principes sans pouvoir en parler concrètement, sinon en arguments romantiques.

marssfarm le 13/10/2015 : Do what you say. Say what you do. No more, no less.

Tu parles de l'agrinature comme un amoureux : c'est la phase d'emphase des débuts, d'avant le début, dans l'espérance de pouvoir concrétiser le souhait qu'elle crée.

• En matière de jardinage, il nous semble que des critères d'espace & de temps sont requis & que si ceux-ci ne sont pas réunis cela nous empêcherait. Or nous pouvons commencer même dans un pot s'il n'y a rien d'autre & presque en toute saison.


6 photos missing

• trèfles semés en mars en sous-étage de la céréale - photo prise après la moisson de 2009 - l'agriculture des sages / rishi keti / le Tao
• Le semis de radis & navet dans le trèfle blanc nain ou tout autre couvert EVA réussit bien sans autre difficulté que celle d'ouvrir une ligne avec la pointe d'un outil fixe.
• trois chicorées
• un couvert  de sous-étage des cinq espèces de trèfles EVA - La photographie montre le couvert  de sous-étage des cinq espèces de trèfles laissé après la moisson d'une céréale sémée en lignes espacées - distantes d'un pied.  Des lignes très étroites - de l'ordre de deux pouces - seront ouvertes dans ce couvert EVA selon la méthode du strip till pour semer des potagères comme le persil, la carotte, des crucifères à racine ou toute plante qui produit des fruits ou des graines - dites plantes-fruit.
• Le couvert de trèfle blanc nain rampant atteint sur la photo l'optimum des quatre cinquièmes qui permettra des semis directs sans autre interventions avant ou après.

Après quelques années de potager, la parcelle de la photo retourna à une friche de régénération où se côtoyaient EVA, ARE, des potagères bisannuelles en train de monter à graine, des plantes de prairie de haute stature, des adventices qui réparent les déséquilibres du sol, d'autres qui en épurent les toxiques & d'autres enfin qui approfondissent l'exploration des horizons jusqu'au granite décomposé qui recueille les nappes d'eau temporaire & permanente.

Emerson's Thoreau

• It seemed as if the breezes brought him,
  It seemed as if the sparrows taught him,
  As if by secret sign he knew
  Where in far fields the orchis grew.

 C'était comme si la brise l'avait apporté,

 C'était comme si l'hirondelle l'avait enseigné,

 Comme si par signes secrets il savait

 Où en un champ lointain l'orchidée pousse.

2 phjotos missing

le processus

• espace (1) Le non-désherbage (1) & la non-taille (1) sont possibles si le sol est riche.

• feu (3) Le sol s'enrichit s'il est couvert de fabacées (3).

• air (2) Afin que ces plantes puissent s'établir, nous cessons de labourer (2).

• terre (5) Pour en arriver à cesser de labourer, il faut d'abord cesser de tasser le sol, d'en affaiblir la structure constituée des argiles (5)

• feu (3) & des humus mêlés.

• terre (5) Nous parviendrons à cette observation en développant notre savoir-faire (5) par perception directe, expansion de notre conscience & notre relation aux autres paysans.

• eau (4) Ce savoir toujours renouvelé nous permettra de semer des plantes adaptées (4) au terrain, en des mélanges (4) appropriés, suivant les rotations (4) qui peuvent réussir.

la substitution

• A l'usage d'engrais (terre – élément 5), nous substituons une prise de conscience qui résultera en un accroissement de connaissance.
• Les traitements & pesticides (eau – 4) seront évités par des rotations & associations végétales choisis avec discernement.
• Le centre de gravité léger de la méthode consiste à couvrir le sol - ou mieux : le laisser se couvrir - de légumineuses papilionacées en mélanges également, car elles sont le moteur de la fabrication de l'humus (feu – 3).
• Pour réaliser ce noyau, centre de feu, de gravité, de synergie qui consiste à permettre à ces plantes fabacées d'exister, nous nous abstenons de labourer (air – 2), ne travaillons plus le sol pour qu'il demeure utilisé, couvert & ainsi capable par l'entremise de ces plantes vivantes de photosynthèse tout au long de l'an (espace-temps – 1) de capter l'énergie - chaleur & lumière - solaire disponible, reçue (feu –  3).  Les fabacées ont la particularité de fixer dans le sol l'azote qu'elles puisent dans l'air (air – 2).  Nous prenons soin aussi à ne plus tasser le sol (air – 2), sauf aux lieux de passage obligé.  Sur ces points particuliers, un peu de tassement du sol favorise paradoxalement l'implantation des trèfles (feu – 3) à condition que ce tassement soit modéré & local.
• Étant couvert, utilisé toujours, avec seulement une portion minime de la production de biomasse exportée, le sol s'enrichit & cette richesse nouvelle nous permettra toute culture facile sans plus nous préoccuper de désherber ni tailler (espace - 1).

la pratique

• Dans le trèfle, le semis direct de céréales (2) est possible sans détruire le trèfle.  Utiliser pour cela un semoir direct, un Ecodyn ou un semoir ordinaire après scalpage superficiel par un outil cultivateur à pattes d'oie.

• Pour semer une ligne de potagères, ouvrir dans le trèfle un sillon (5).  Le trèfle rampant refermera la bande après que les potagères auront acquis une taille suffisante pour ne pas être dominées.
• On peut aussi planter (4) dans la pelouse de trèfles les plants de potagères jeunes si les graines avaient été semées auparavant dans des plaques d'alvéoles de maraîcher -qui sont de minuscules godets.
• Les graines peuvent enfin être semées en boulettes d'argile (1)
• Ainsi que les forêts nous en montrent l'exemple, dans tous les cas la plus grande part de la matière organique (3) produite est restituée au sol.  Seules les parties de plantes destinées à la nourriture humaine sont exportées.

• le dernier arbre du Ténéré dans les années mille neuf cent soixante-dix

• Nous voyons au fond du jardin la fontaine & au premier plan le bassin de rétention qui deviendra mare. - 07 01 13

les effets secondaires positifs / instinct être paysan / non-violence / un ru recréé / ARE.

• l'artéfact factuel du jardinier facétieux - ten positive side-effects

Tout travail induit un artéfact, une conséquence indésirable, un effet secondaire non souhaité.

• En chaque acte d'agrinature, nous inscrivant dans le non-faire, nous prévenons cet effet en sorte que l'artéfact soit en lui-même un autre acte.  Ainsi le jardinier peut-il accomplir des œuvres à effets multiples & multipliés.

Prenons l'exemple de la recréation du ru de la Pradelle à Saint-Maixent.

• La parcelle en cause porte une source captée qui est un puits & que les Limousins nomment fontaine.  L'exutoire de la source ne coule plus depuis des lustres, ce qui convertit le pré où elle se répand en un lieu de froidure, d'acidité & impropre à tout usage humain.  Ouvrir le ru bloqué est une option simple que le savoir des humains a pourtant oublié.  Il suffit de s'agenouiller dans l'eau & arracher à mains nues le chiendent qui seul survit en milieux ruinés.  L'eau coule & reprend alors la pente qui lui fut native aux commencements de la terre.

Recréer le ruisseau en permettant à une eau enfermée qui stagnait de couler à nouveau, va éroder un peu le sol puisque le liquide en s'échappant entraine en son sillon un peu de la matière fine d'icelui.  Pour pallier cet artéfact, nous creusons au point aval du pré un bassin de rétention, collecteur où l'eau pourra décanter, déposer les particules d'humus & argiles qu'elle vola au sol de la parcelle juste à l'amont.  Au début de la recréation du ruisseau, l'eau percole au fond du bassin & entraine les particules que le courant du ru nouveau arrache au sol, dans toutes les fissures que les racines & les animaux fouisseurs avaient ouvertes au cours des temps passés.  Plus tard, une fois les fissures colmatées, le bassin s'emplira puis débordera enfin d'une eau clarifiée.  Le niveau de l'eau dans la mare peut être réglé par une pierre plate qui est le seuil de l'exutoire au point de sortie.

• Il est important que le point d'eau soit constitué par creusement & non par digue car nous souhaitons assainir le terrain en rabaissant la nappe d'eau dans le sol au plan qu'elle occupait avant que les règles d'usage de la nature ne fussent oubliées des humains.

Des écologistes urbains pourront objecter que nous contribuons à faire disparaître une zone naturelle humide.  Le fait même que nous creusons le ruisseau à la main, à la pelle & à la bêche écartera cette objection.  Dès le bassin - au point bas - constitué nous pouvons sans plus de risque d'éroder le sol reprendre la recréation & le curage du ru.  Nous pourrons même alors utiliser l'énergie du courant, le laissant creuser le lit entre deux curages à la pelle.  Il suffira en ce cas de curer la mare à intervalles réguliers.  En tous les cas nous devrons monter les matières extraites du lit & de la mare, c'est-à-dire les déposer sur le lit situé du côté haut de la parcelle, afin de contrarier leur penchant natif de toujours descendre.  C'est ce geste de monter la terre qui amorcera la recréation de la terrasse.

• Pour résumer tous ces travaux, nous voyons que creuser & curer le ru n'engendre plus lors l'artéfact d'érosion,

mais 10x actes complémentaires au moins :

• en creusant le ruisseau (0),
• nous amendons le sol en nutriment précieux tirés de la zone précédemment inondée (1),
• nous drainons la parcelle, abaissons le niveau de la nappe d'eau en son sol (2),
• nous commençons de bâtir la terrasse qui se trouvera du côté haut de la parcelle en y déposant la terre extraite (3),
• nous protégeons la parcelle des dangers d'érosion en cas de pluies fortes, répétées ou continues (4),
• nous établissons une zone humide nouvelle & saine, la mare (5),
• nous permettons au pré d'acquérir un climat local plus chaud & avec de moindres extrêmes en température du fait de cette masse d'eau qui agira comme un volant d'inertie thermique (6)
• & nous permettons au sol de mieux réguler son humidité, de stocker les excès de la pluviométrie dans sa mare pour en restituer la ressource aux temps de sécheresse (7).
• Nous rendons aussi l'endroit digne d'être habité, cultivé, de produire de la nourriture, de la joie, de la biodiversité & de la beauté (8).  La mare, lieu où l'eau ralentit, lieu de contact, interaction & rencontre des espèces permet de plus à l'eau de naturellement s'épurer de souillures qui auraient pu la contaminer un peu 9).
• Nous protégeons enfin les terres alentour & leur servons une eau de trop-plein claire (10).

Le sol assaini pourra revivre & son volume va recommencer de croître.  Il s'établit alors en terrasse du fait que la pédogenèse est plus active en bas : sa pente diminuera au fil des ans en un progrès constant d'une courbe exponentielle au début & asymptote plus tard.

• L'instinct crie & nous y sommes sourds.

 Sur la parcelle haute à la Terranche, j'avais tracé en un point le lit du ruisseau que je recréai en un cours qui ne lui était pas naturel.

Sur la berge haute, je plantai quelques boutures de saule.

Ces boutures vivent mais jamais ne poussèrent car le chevreuil toujours les broute.

En le printemps de cette année je rectifie enfin le cours du cours d'eau.

La berge où se trouvent les saules broutés de ce fait disparaitra.

Le chevreuil obéit à son instinct lui-même soumis à la loi immuable de l'univers.

Le poussant à brouter les arbres mal placés, cet instinct me criait qu'il fallait les changer de place

& comme je suis dur d'oreille, il me fallut plusieurs ans à l'entendre.

• Non pas que nous devrions obéir aux chevreuils !
• La nature pourtant s'exprime en une infinité de voix.
• Les écouter en pure attention nous sera toujours le plus bénéfique.

Je dois ici terminer l'histoire : dès que j'eus modifié les parcelles, obéissant au chevreuil, il cessa de brouter les saules.  Il croissent quatre désormais au milieu d'une parcelle enfin bien conformée à ce que les flux d'eau nous dictent & j'en suis fort ravi.  Les arbres forment touffe à la médiane de la parcelle & c'est je crois leur destinée d'être là...

• Prêter l'oreille à une vision latérale.

L'autre jour pendant le test, j'entendais la pensée de mon voisin,

brouhaha d'un ramdam de tambour en silence.

C'est l'habitude du travail dans le calme de la campagne

qui me communiqua progressivement sans doute une telle réceptivité.

---

• Pierre nous parlait des blés avec force mouvements d'expression.
• Son corps pourtant avait claire conscience de la présence des plants de blé à son côté.
• C'est ainsi que de toute une gestuelle qui aurait pu sembler désordonnée, il évitait avec soin de toucher ceux-ci.
• Il nous montra par cette posture physique qu'il exprimait en nous enseignant
• non pas un savoir bâti de théorie ou de connaissances tirées des livres,
• mais avant tout le résultat d'une pratique
• qui inclut en son mouvement beaucoup d'observation
• & l'implication au sens corporel du terme,
• de la personne entière.

• Un soja pour un trèfle - soy & clover synergy.  Le soja innoculé aide à l'installation des trèfles pérennes.  Sur la photo, il semble un trèfle géant.  Voyez aussi l'article 4.0.5

l'être paysan - soy synergy

•  Un arc tendu, vertical vibre sous le vent, harpe à corde unique
• - la semence semée - résonne sans raison.

---

• Like a standing bow as the wind plays tunes of a single sound on its one vibrating string,
• their seed sown, farmers respond to the calls of mother Earth.

• Fagopyrum esculentum Moench - la photo montre la capacité de la tendre feuille à endurer la brûlure de l'astre étoile soleil: dans les chloroplastes eau & feu s'unissent en vue de nous nourrir.

 selon la formule E = m.C ² - an arid heart fertilised.

• C'est ici que le fumier intervient : Fukuoka fut champion du monde en productivité en utilisant pour ce faire la quantité de fumier ad hoc. Selon la formule E = m.C² tout n'est qu'énergie.  Elle se manifeste sous forme d'espace-temps.  L'espace existe dans l'atome & entre les objets de matière.  La matière est une forme condensée d'énergie.  Le temps existe dans le mouvement à relier deux points.  Nous trouvons là les deux définitions du temps - le temps comme espace & le temps comme mouvement.  Le sens de manque d'énergie que nous ressentons parfois correspond au fait d'avoir dépensé les instants sans y penser – à dire vrai : en trop pensant.  La déprime que ce manque manifeste en appelle à ce qui viendra fertiliser le sol aride du cœur.

non-violence appliquée au corps, au champ - ahimsa, non-violence appliquée au corps, au champ au travers des usages du temps, des énergies - voir à ce sujet l'article 4.2

potager en semis direct dans EVA

• Semis de radis & navet dans le trèfle blanc nain. - Winter radishes & turnips sown in the white dwarf clover cover.

scalper le trèfle EVA ou ARE

• Scalper le sol à un pouce de profondeur au moyen d'un outil à pattes d'oie de février à octobre ne détruit pas les trèfles & autres fabacées pérennes & nous permet néanmoins les semis que nous souhaitons réaliser - céréales ou autres potagères.  Dès le semis effectué, nous clairsemons à nouveau le mélange engrais-vert Agrinature pour compléter & reconstituer la couverture du sol. See other articles too.